Entre les deux albums « poids-lourds » en matière de rock pour ce début d’année 2021 signés Shame et Viagra Boys, on pourra laisser un peu de place à Puritan, le nouvel album tout aussi réjouissant du vétéran Chris Brokaw.
Si le nom de ce chanteur guitariste ne vous dit pas grand-chose à première vue, Chris Brokaw est pourtant un vieux de la vieille, un artiste ayant participé à des groupes comme Dirtmusic, Codeine, Come, Pullman ou encore The Lemonheads. Un artiste à la tête une discographie assez pléthorique, très variée et qu’il faudra d’ailleurs redécouvrir en partie – Red Cities Red Cities (2020) End of the Night (2019) The Angel Message To Me en compagnie du songwriter Geoff Farina (2010) par exemple – beaucoup de ses disques ayant été distribués de manière confidentielle.
Pour ce nouvel album sorti lui sur le label 12XU Records, c’est plutôt du côté de Neil Young et de l’indie rock 90’s qu’il faudra aller chercher des correspondances. Un album dans lequel Chris Brokaw alterne le chaud et le froid, avec des morceaux tantôt tranquilles, tantôt enflammés, pour certains hautement addictifs, dans un ensemble qui va à l’essentiel et s’écoutera d’une traite.
Ca démarre avec Puritan, un titre mid-tempo et tendu comme on peut en trouver un paquet sur le dernier Fontaines D.C. (A Hero’s Death) avant d’enchainer sur trois superbe ballades (Depending, I’m the Only One for You, The Bragging Rights) en compagnie de Tricia Anderson, Claudia Groom (une grande fan de Spirou !) et de la vénérable Thalia Zedek (du groupe Come).
Le New Yokais accélère à nouveau le tempo avec l’entrainant I Cant Sleep avant d’arriver au sommet de cet album, The Heart Of Human Trafficking, morceau de bravoure de plus de 7 minutes au riff ravageur nous ramenant à la fois à Neil Young, Sonic Youth et plus généralement à une certaine idée de l’indie rock 90’s.
Après cette décharge sonique de haute intensité, on reste si l’on peut dire en terrain connu avec Periscope Kid qui rappelle un peu la mélancolie sonique de The God Machine, avant de terminer en apothéose avec le bouillonnant Report to an Academy, qui n’aurait pas dépareillé sur le dernier Thurston Moore (By The Fire).
Pour revenir sur Terre, on terminera avec la reprise (guitare-voix) du titre The Night Has No Eyes de Karl Hendricks, avant de se dire qu’on s’en remettrait bien une petite rasade, avec ces 9 titres sans superflu pour 37 minutes d’Indie-rock US pur jus et au final sacrément accrocheur.
benoit RICHARD