Le duo Hairetis Harper nous convie à la découverte de son album Draft où il sera question d’un étonnant mélange entre le son du luth et de la harpe électrique. Le résultat est splendide.
Ces notes de guitares sombres, cette voix profonde, ces ambiances à la fois lourdes et mystérieuses qui se dégage de cet album… on pense tout de suite à Matt Elliott… même s’il s’agit en réalité de quelque chose de très diffèrent en termes d’instrumentation par rapport à ce que l’on peut trouver chez le pensionnaire du label ici d’ailleurs.
Hairetis Harper est composé du joueur de luth Yiagos Hairetis et de la harpiste électrique expérimentale basée à Londres, Maria-Christina Harper. Ensemble, ils proposent un mélange aussi improbable que singulier entre la musique traditionnelle crétoise et la musique jazz avant-gardiste mais avec au final de nombreuses influences qui sont loin d’être obscures et qui rendent cet album aussi passionnant que varié.
Hairetis Harper donc, c’est la rencontre entre deux instruments assez peu communs mais qui fusionnent ici parfaitement pour donner des musiques totalement captivantes dans un album où l’on entre sur la pointe des pieds pour se laisser tout doucement imprégner par les ambiances dégagées par le son du luth et de la harpe électrique et de ses nombreux effets (boucles, distorsions…) comme on en trouve dans les musiques de Mary Lattimore ou Colleen.
Un disque d’autant plus captivant et agréable à écouter qu’il ne se laisse jamais aller à une démarche totalement expérimentale, mais qui cherche avant tout à créer des douces harmonies, des mélodies profondes, parfois bucoliques, dans des titres où l’on navigue entre folk (Speedy), new age (Meadow), blues lumineux aux accents orientaux (Lost in the city, Bells), musique western (Luth interlude) et musique traditionnelle du Sud-Ouest de l’Europe
Un ensemble de morceaux tous superbes et même assez contemplatifs qui nous emmènent dans un voyage musical sur des terres lointaines. Une très belle réussite pour un duo que l’on espère, pourquoi pas, voir poursuivre cette collaboration dans les années à venir.
Benoit RICHARD