Toujours aussi passionnante et instructive, la série de podcasts Bookmakers sur Arte Radio consacre trois épisodes à l’auteur Nicolas Mathieu, Goncourt 2018 pour Leurs enfants après eux.
Plus on l’écoute et plus on l’apprécie la petit musique Bookmakers, celle de Samuel Hirsch qui sert de générique à ce podcast Arte radio, mais surtout celle que joue Richard Gaitet le MC de ce rendez-vous qui est vite devenu incontournable pour les amateurs de littérature un peu curieux et surtout intéressés par la cuisine interne des écrivains. Car la particularité de Bookmakers c’est de disséquer la fabrique des romans, d’interroger les écrivains sur leur manière de travailler, de comprendre leur mécanique interne et plus généralement de se demander pourquoi et comment ils écrivent.
Le dernier invité en date c’est Nicolas Mathieu, découvert avec Aux animaux la guerre (Actes Sud, 2014) et consacré quatre ans plus tard par le prix Goncourt pour Leurs enfants après eux (Actes Sud, 2018) mais également auteur d’une nouvelle noire formidable Rose Royal parue en 2019.
Rose Royal, le discret mais percutant retour de Nicolas Mathieu
Dans ce passionnant entretien en trois parties, l’auteur Lorrain – d’origine vosgienne plus précisément – raconte avec sincérité et sans détour son parcours, comment, déjà tout gamin, il voulait déjà devenir écrivain, et comment au fil des années il est parvenu à réaliser son projet malgré un parcours assez chaotique.
Nicolas Mathieu est fils unique, issu d’un milieu modeste, il suit une scolarité chaotique au lycée privé d’Epinal, à « Saint-Jo », fréquenté alors par des « fils de… » du coin. Une situation qu’il vit assez mal et c’est durant ses années de fac à Nancy qu’il commence s’épanouir, à se forger une cinéphilie de manière assez compulsive et qu’il commence à écrire au point de remporter un petit concours de nouvelles.
Lecteur passionné de Céline, Manchette ou Annie Ernaux, Nicolas Mathieu puisera plus tard son inspiration dans ses souvenirs et dans ceux encrés dans sa région, et qui serviront en partie de base à ses deux romans où l’action se situe en Lorraine, dans des milieux ouvriers, lui qui se dit
Comme pour Lola Lafon ou Tristan Garcia récemment, c’est un vrai bonheur que d’entendre ces écrivains et écrivaines d’évoquer leur passé, leur parcours, de parler de leur routine de travail, du cheminement intellectuel qui est le leur au moment de construire un récit, et aussi de comprendre comment ils sont devenus au fil des années des auteurs reconnus, des auteurs qui comptent.