Même si l’énergie débordante à laquelle on pourrait s’attendre pour un album de Foo Fighters n’est pas au rendez-vous sur ce nouveau Medicine at Midnight, le tout reste plaisant à l’écoute…
Pourrait-on trouver quoique ce soit à reprocher aux Foo Fighters, étendard du rock indé américain des late 90’s/early 2000’s et à son charismatique leader, Dave Grohl ? Il faut quand même admettre que depuis Concrete & Gold paru en 2017, nous étions restés sur notre faim et que ce nouvel album, initialement prévu courant 2020, puis finalement paru ce 5 février 2021 pour les raisons que vous connaissez, était attendu de pied ferme !
Si, à l’instar du prodigieux Wasting Light (2011) dont l’enregistrement minimaliste avait été réalisé dans le garage de Dave Grohl, les sessions dans un studio (soit disant hanté des années 40, avec la survenue d’événements paranormaux selon les anecdotes rapportées par le groupe) pouvaient faire rêver, la production finale est assez plate et l’énergie ne semble pas avoir été placée au bon endroit.
Le rendu semble plutôt orienté FM-friendly, le tout dopé aux refrains aguicheurs (Making a Fire, Shame Shame) ou à l’omniprésence de chœurs féminins et arrangements de cordes comme sur les (trop) mielleuses balades Waiting on a War ou Chasing Birds.
Si le niveau de décibels peut monter sur des titres comme No Son of Mine ou Cloudspotter pour nous rappeler que Dave Grohl possède toujours ce don merveilleux de produire des riffs de guitare bien énervés, et que Taylor Hawkins sait cogner sur sa batterie, la dynamique qu’on attend pour un album des Foo Fighters n’est pas au rendez-vous.
Il faut se rendre à l’évidence et admettre que les glorieuses années des Foo Fighters sont loin derrière, même si ce disque demeure très plaisant à l’écoute et regorge surtout de bon groove et de bonnes vibes ; n’est-ce pas là le plus important dont nous avons besoin en ce moment ?
Alors Medicine at Midnight sombrera-t-il dans les oubliettes de l’Histoire ou bien se révèlera-t-il, au fil des années, l’une de ces pépites discrètes qui vieillissent bien ? Le temps nous le dira…
Nayl Badreddine