Pour les 30 ans de la mort du grand Serge Gainsbourg. Ses 16 albums studios chroniqués par lui-même ou presque. Cette semaine « Jane Birkin / Serge Gainsbourg » réalisé par Arthur Greenslade et sorti en 1969.
Je ne l’oublierai jamais !
C’était elle la Rolls de ma vie. Ma Silver Ghost de 1910 !
Une passion de quelques semaines qui m’a retourné le cerveau. Qui m’a consumé l’esprit comme se consume ma gitane sur le bord du cendrier. Elle s’est offert un break avec son abruti d’ Allemand.
Elle s’est amusée avec moi, elle a joué avec mon coeur. J’ai joué aussi.
J’ai joué à la poupée, blonde comme les blés, je me suis brûlé, troisième degré, elle a filé, garce de B.B.
C’est mieux comme ça. « La belle et la bête » on va laisser ça à Cocteau. J’en ai profité, et pas qu’un peu … ET QUEL CUL, NOM DE DIEU !!!
J’fais le malin mais elle m’a fait mal la garce ! Ce fut un mal de chien pour un bien salvateur.
J’voulais plus tomber amoureux pourtant. C’est la faute de Grimblat aussi !!!
Voilà c’qu’il me ramène pour notre film : Slogan !
Il m’fout dans les pattes une petite rosbeef, belle comme un Gainsborough, avec de grands yeux de chat et qui parle pas un mot de Français.
Un canon ! JANE elle s’appelle.
J’dois dire qu’au début ça collait pas trop. J’étais odieux.
Elle m’avait fait trop mal Bonnie Parker. J’me méfiais. J’me méfiais de tout.
D’ailleurs j’n’ai parlé que d’elle à notre premier rencart. J’crois même l’avoir fait chialer à ma jolie British…
On a parlé. Elle venait de divorcer avec « The Great » John Barry, elle savait pas trop quoi faire de sa vie. Fallait qu’elle bosse, qu’elle s’occupe de sa fille. Elle était un peu perdue.
Finalement entre paumés, on s’est compris. Doucement, nos deux tristesses ont fait un petit bonheur… Alors on s’est réconciliés.
On s’est revus. On a craqué. Elle m’a refilé la niaque. Elle m’a redonné l’envie d’écrire.
J’écris vite depuis quelques temps. Je suis obligé, j’ai pas une seconde à moi.
La fête ! La bringue ! ! Tous les soirs. Avec Jane. Du non-stop. chez Maxim’s, chez Régine, partout. Partout où il y a du Champagne. Le noctambulisme dans toute sa splendeur… et sa démesure.
J’ai quand même eu le temps de pondre mon album entre deux coupettes. Enfin, notre album !
J’ai voulu quelque chose d’érotique, de très érotique.
J’ai placé ce disque sous la protection d’ Eros, qu’il nous amène en douceur vers 70…Mais pas trop vite.
Elle est belle cette année 69, elle m’a inspiré. C’est curieux que dans cette célébration de l’amour physique, de la destruction des tabous et de la provocation, je me suis senti obligé de placer quelques textes un peu morbides.
Tu m’diras l’amour et la mort, c’est un peu la base de tout ce romantisme classique qui pullule dans nos bouquins. J’vais le renouveler un peu leur Romantisme vieilli, j’vais le « re-sexué », lui refiler une bite.
Tiens en parlant de « re-sexué » les esprits. J’ai récupéré le duo que j’avais composé et qu’on avait enregistré avec Brigitte et qu’elle m’avait interdit de diffuser. Tout ça pour pas choquer l’aut’ Fritz !!
Ben j’l’ai fait mienne…NOTRE ! ..cette mélodie !!..Ç’aurait été dommage de le perdre ce morceau. Il est à nous, à Jane et moi, pour l’éternité.
La diffusion a débuté sur les ondes depuis deux jours. Je t’aime …moi non plus ! On en parle ! On en parle beaucoup ! P’t’êt même trop.
Renaud ZBN
Tracklist :
1. Je t’aime… moi non plus
2. L’anamour
3. Orang-Outan
4. Sous le soleil exactement
5. 18-39
6. 69 Année érotique
7. Jane B
8. Élisa
9. Le canari est sur le balcon
10. Les Sucettes
11. Manon