Avec Seconds, leur 3e album, le duo londonien The Death of Pop propose 10 chansons de pop lumineuse et décalée, harmonique et mélancolique. Un groupe qui gagne à être connu !
The Death Pop n’en est pas à son coup d’essai. Les deux frères – Angus & Olivier James – qui sont à la base et au coeur du projet ont déjà une palanquée de sorties à leur actif. Pourtant, leur succès n’est pas planétaire. Et c’est dommage. Ce qu’ils montrent avec cet album est remarquable. Seconds est un coup de maître. Seconds est un album qu’il faut écouter. Si c’est à ça que ressemble la mort (de la pop)… il ne faut pas hésiter à les suivre même si cela nous conduit droit dans la rivière. On ira en chantant !
Que Seconds soit remarquable ne saute pourtant pas aux oreilles. À la première écoute, on se demande comment un groupe peut jouer aussi faux ? Dérailler autant en chantant ? Aussi agréable que quand votre vieux prof sadique faisait grincer sa craie en écrivant au tableau … L’agacement et l’incompréhension passées, vient la seconde écoute. On se dit alors qu’il y a quand même une petite musique là-dedans, un je-ne-sais-quoi qui vous travaille un peu, suffisamment pour remettre la machine en route une troisième fois. Tout ce qui semblait faux de prime abord reste bien faux mais commence à prendre forme, des mélodies se dessinent, le rythme de l’album commence à apparaître. Une certaine mélancolie lumineuse captive sur certains morceaux. Le dynamisme d’autres surprend. A ce moment-là, on comprend qu’on ne va pas échapper à une cinquième, sixième, etc, etc, écoute. On est accroché. Ce Seconds est accrocheur. Et ce Death of Pop est un sacré duo de compositeur.
Les frères James sont capables de vous tourner des mélodies qui vous trottent dans la tête pendant des heures. Ils sont capables de ficeler des morceaux qui tiennent debout, comme de grands tubes pop quasiment atemporels. Et qui sont aussi d’une richesse incroyable, sacrément travaillés et avec des arrangements sophistiqués ! Ils sont à l’aise tout le temps, sur des morceaux lents et plutôt mélancoliques comme sur des morceaux rapides et qui filent un pêche incroyable – environ la moitié de l’album, “Fade Away”, “Go Back”, “Ready For Us” et “First Day of Six”. D’excellents morceaux entre lesquels il est difficile de choisir. Tous procurent une espèce de joie simple, facile, agréable, de celles dont on a envie de profiter sans s’arrêter.
La palme revient sans doute à ”Go Back” – qu’ils ont eu raison de sortir en single. Un morceau léger qui tournoie autour d’un gimmick entêtant qui sonne parfaitement faux et sautille de partout grâce à une ligne de basse impeccable. Can we go back ? demande Oliver Farrell. Probablement pas. Souvenez-vous… We can’t rewind, we’ve gone too far … mais nous ne sommes qu’au début de l’album. “Go Back” n’est que le second morceau, et déjà on se sent conquis. Les oreilles pleines de lumière et de soleil. Mais les quatre titres qui suivent sont plutôt lents. L’ambiance devient un peu plus mélancolique sans perdre pourtant cette espèce de chaleur, de lumière qui éclaire tout l’album – même le triste “Miles” ou, mieux encore, “Disappear” avec ses claviers analogiques … une chanson irrésistible qui donne furieusement envie de danser un slow avec l’amour de sa vie, qui donne envie d’être amoureux, d’être heureux. ”Disappear” clôt l’album, mais le plaisir de l’avoir écouté reste là pendant un long moment. Difficile de se séparer de cette pop sophistiquée, lumineuse et sucrée.
Alain Marciano
The Death of Pop – Seconds
Label : Discos de Kirlian & Hidden Bay Records
Parution : 19 Mars 2021
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