Floating Points associé à Pharoah Sanders dans un disque aux ambiance nocturnes, qui laisse pas mal de place aux silences, dans lequel le saxophone se mêle aux notes de piano, aux sonorités électroniques et aux cordes.
On l’a souvent dit ici ou là, Sam Shepherd, chercheur en neuroscience de métier, propose avec son projet Floating Points régulièrement des disques passionnants, au confluent du jazz et de la musique électronique, à l’image de Elaenia (2015) ou Crush sorti sur Ninja Tune en 2019.
Cette fois, le voilà associé au mythique saxophoniste de jazz Pharoah Sanders (compagnon de route de John Coltrane et de Don Cherry notamment) pour album ambient jazz, une longue dérive dans l’espace, un instant de grâce qui nous prend aux tripes et nous projette dans l’immensité de l’univers.
Un disque qui a vu le jour en 2019 lorsque les deux musiciens ont travaillé ensemble en studio à Los Angeles, jouant et improvisant, avant que Sam Shepherd retravaille les pistes et y ajoute des cordes par l’entremise du London Symphony Orchestra.
Promises est un titre unique divisé en neuf mouvements qui s’écoute d’une traite, flottant dans un espace en apesanteur, où la beauté n’a d’égale que cette oeuvre intense et miraculeuse, portée par un minimalisme serein progressant dans des sphères ambient auréolées d’élégance et de raffinement.
Difficile de parler d’un objet musical aussi intensément magnifique, ovni surgi de nulle part, à la croisée du classique et du jazz, de la musique contemporaine et de l’émotion pure. Promises est un rêve éveillé surgi d’un Eden merveilleux prêt à nous prendre dans ses bras pour nous faire oublier le chaos de notre monde. Du grand art !
Rolland Torres