Nos favoris pour cette semaine : Benny Sings, Joseph Schiano di Lombo, Nick Waterhouse, Requin Chagrin, Françoiz Breut, Ballaké Sissoko, J Foerster / N Kramer, Roger Fakhr, Bill MacKay & Nathan Bowles, Christine Ott , Mt Went…
Benny Sings – Music
Pas New Yorkais ni même Californien, Benny Sings est un musicien chanteur hollandais (de son vrai nom Tim van Berkestijn) dont le dernier album City Pop avait fait forte impression en 2019. Sa recette : des chansons faciles à écouter, avec des rythmes groovy ou langoureux, nourries d’influences Soul Funk Pop 70’s et de soft-rock Californien, avec un chant qui rappelle par moment les Bee Gees. Pas de réelle nouveauté sur ce Music, si ce n’est la présence de Tom Misch, Mac DeMarco et Emily King. Un disque léger, très cosy, peut-être un peu trop, qui fonctionne parfaitement bien sur l’aspct nostalgique mais auquel il manque sans doute quelques titres aussi accrocheurs que le single Nobody’s fault. (Stones Throw Records) – écouter
Joseph Schiano di Lombo – Musique de niche
La musique de niche c’est celle qui sort des courants habituels, des sentiers battus de la pop. Ca tombe bien, celle que produit Joseph Schiano di Lombo en fait partie. Musique de niche est un disque instrumental qui a autant à voir avec le jazz que les musiques ambient ou les BO de films à petit budget. Bref, un disque assez inclassable qui nous ramène à la fin des années 80, au début des années 90… peut-être bien aux musiques d’Angelo Badalamenti pour David Lynch. Par ailleurs dessinateur et écrivain, ce musicien de formation classique, remarqué entre autres pour une reprise méconnaissable du titre Sans contrefaçon de Mylène Farmer (façon Satie) met son spleen en musique de très belle façon dans des morceaux caressants, cosy et assez irrésistibles. Une belle découverte. (Cracki Records) – écouter
Nick Waterhouse – Promenade Blue
Quand on aime Nick Waterhouse c’est pour la vie ! Car si l’on succombe au charme rétro des chansons proposées par ce Californien depuis plus de 10 ans à travers des albums assez irrésistibles, on se régalera une fois encore avec Promenade Blue, une production que l’on jurerait sortie entre les années 50 et 60 chez Motown ou ailleurs. Au programme, du rock endiablé et surtout morceaux Doo-wop rhythm’n’blues irrésistibles. Une collection de chansons, pour certaines aux allures de standards intemporels, dans lesquelles il sera question des souvenirs d’adolescence du chanteur, dans sa ville natale de Santa Ana. Le disque a été enregistré en compagnie du producteur Paul Butler (Michael Kiwanuka, Devendra Banhart) et regorge d’arrangements de cordes et de chœurs amples et généreux. (Innovative Leisure) – écouter
Requin Chagrin – Bye Bye Baby
Requin Chagrin revient avec Bye Bye Baby, tellement pareil et tellement différent du précédent. La musique a gardé cette fraîcheur, ce côté punchy — guitares acérées, basses rondes et batterie métronomique — qui avait séduit sur les tous premiers morceaux du groupe. Un album très entraînant mais qui, plus encore le précédent, est placé “sous le signe du chagrin”. Une atmosphère scintillante mais plutôt noire. Les mélopées entêtantes des synthés, la voix obsédante de Marion Brunetto, des mélodies trop mélancoliques, les textes presque ironiques sur Love ne demande-t-elle pas : “à cent mille à l’heure, j’ai brisé ton coeur, au moment choisi, mais qu’est-ce qui m’a pris?”. Déjà Vu, comme le suggère le premier extrait de l’album ? Pas vraiment. Ni tout à fait le même album, ni tout à fait un autre. C’est ce qui rend Requin Chagrin addictif. (KMS Disques / A+LSO / Sony Music) – écouter
Françoiz Breut – Flux Flou De La Foule
Avec Flux Flou De La Foule, Françoiz Breut vient confirmer ce que l’on sent depuis trois albums. Depuis que la dame s’est mise à l’écriture de ses propres textes, on sent comme une libération, comme une macération qui arriverait enfin à une éclosion. Celle d’une véritable parolière, de quelqu’un qui nous ballade dans son univers bipolaire, à la fois joyeux et tourmenté, régressif et lucide, ludique et ambigu. Accompagnée cette fois-ci par Marc Melia et Roméo Poirier, Françoiz Breut nous transporte dans des sonorités à la fois électroniques et désuètes, chargées d’un humanisme qui ne se cache plus. On y croisera les spectres d’une Ophélie, d’un Cormac Mac Carthy, un disque hanté et frais qui assume ses paradoxes et ses dichotomies. (30 Fevrier/PIAS) – écouter
Ballaké Sissoko – Djourou
Pour ceux qui connaissent et apprécient les disques de Ballaké Sissoko ou du français Yann Tambour avec son projet Stranded Horse, le son de la kora a quelques chose d’unique, de merveilleux, de lumineux et d’intensément émotionnel quand il est pratiqué par des artistes de ce niveau. Pour ce nouvel album, le malien a invité de nombreux artistes à venir l’accompagner. On y entendra ses compagnons du label No Format, Piers Faccini et Vincent Segal (+ Patrick Messina) avec lesquels il adapte à sa manière La Symphonie fantastique de Berlioz, également la chanteuse gambienne Sona Jobarteh, le vénérable Salik Keita ou des gens venus d’autres horizons comme Camille, Oxmo Puccino et Feu! Chatterton… mais c’est encore en solo que l’on appréciera le plus la pureté du jeu et de l’instrument de Ballaké Sissoko avec les deux titres Mande Tabolo et Demba Kunda. (No format) – écouter
J Foerster / N Kramer – Habitat
Habitat, est une une collaboration musicale environnementale du compositeur berlinois Niklas Kramer et du percussionniste Joda Foerster. Elle s’inspire des dessins de l’architecte italien Ettore Sottsass. Dans ces huit pistes qui représentent chacune une pièce dans un bâtiment imaginaire, le duo superpose, créée des boucles et assemble des textures et motifs sonores issus d’instruments aussi divers que le tambour à bois africain, les chajchas boliviens, le vibraphone, le kalimba et divers autres instruments de percussion. L’ensemble est modifié sous l’effet d’un synthétiseur modulaire pour donner des musiques très douces, très aériennes dont les sonorités très lumineuses raisonne de façon très harmonieuse. (Leaving Recods) – écouter
Roger Fakhr – Fine Anyway
Le trésor caché de la semaine nous est proposé par le label berlinois Ha bibi Funk, spécialisé dans les musiques pop et groove du monde arabe oubliées ou jamais éditées. Cette semaine, il sera question du chanteur et guitariste libanais Rogér Fakhr. L’occasion de découvrir cet artiste désormais installé, qui avait fuit la Guerre du Liban en 1976 pour s’installer à l’époque à Paris. Sur cette petite anthologie qui comporte 18 titres, on entendra des chansons pop folk très belles, enregistrées dans les années 70, dans lesquelles la culture libanaise se mêle aux influences californiennes de l’époque… Une très belle découverte. (Ha bibi Funk records) – écouter
La sélection de la semaine en détail :
Indie-Pop, Dream pop, Electro-pop, French Pop, Chanson, Folk, Country…
tomemitsu – Sun
Elephant Micah – Vague Tidings
Caoilfhionn Rose – Truly
Mt Went – Sheltering Sky / Lit Way Down
Grand Soleil – Human error
Benny Sings – Music
Female Species – Tale Of My Lost Love
Requin Chagrin – Bye Bye Baby
Françoiz Breut – Flux Flou De La Foule
Raf Rundell – O.M. Days
The Reds, Pinks and Purples – Uncommon Weather
Bill MacKay & Nathan Bowles – Keys
Sheep, Dog & Wolf – Two-Minds
Saccades – Flowing Fades
Rock, Punk, Garage, Shoegaze, krautrock, Post-rock, Stoner…
CLAMM – Beseech Me
Nick Waterhouse – Promenade Blue
Delgres – 4:00 AM
Jazz, World, Funk, Soul, Groove, Afobeat, Disco…
Whatitdo Archive Group – The Black Stone Affair
Ballaké Sissoko – Djourou
Philippe Sarde – César et Rosalie BO (réédition, 1972)
Roger Fakhr – Fine Anyway
Trond Kallevåg – Fengselsfugl
Samba Touré – Binga
Robert Cotter – Missing You (réédition, 1976)
Damon Locks & Black Monument Ensemble – NOW
Rap, Hip hop, R’n’b…
Brockhampton – Roadrunner: New Light, New Machine
Elaquent – Bedtime Stories II
Ambient, Expérimental, Modern classical, electronica, minimal…
Christine Ott – Time to Die
Claire Rousay – a softer focus
Lisel + Booker Stardrum – Mycelial Echo
Joseph Schiano di Lombo – Musique de niche
Patrick Hamilton – Whispering Wings
J Foerster / N Kramer – Habitat
Thomas Fehlmann – Böser Herbst
Sufjan Stevens – Meditations
Max Richter – Voices 2
Fabio Orsi – Waltzing The Dune