Le trio de Philadelphie Spirit Of The Beehive vient bousculer sérieusement nos repères avec l’album Entertainment, Death. Un enchevêtrement complexe et audacieux de sonorités et d’influences pour un résultat très jouissif.
Spirit Of The Beehive explose l’art de composer un morceau, dynamitant les structures pour les disséminer à travers l’espace. Entertainment, Death donne le ton de par son titre, associant les paradoxes, plongée en apnée dans des rues enfumées d’effluves toxiques, véritables décharges d’électricité statique circulant à travers tous les membres.
Le trio manie l’art du collage et de la dislocation mentale, perdant l’auditeur dans des labyrinthes de mélodies psychédéliques où la beauté peut se transformer en paranoïa suffocante, la pop virant de bord pour déchirer nos entrailles avec une douceur malsaine.
Zack Schwartz, Rivka Ravede et le nouveau venu Corey Wichlin, créent des zones dangereuses, écartelées entre noise et shoegaze, expérimental et musiques pop punk nourries au THC. Les salves tourbillonnent sur des routes parsemées de trous et de fissures, faisant du voyage un aller trippé en terres audacieuses.
Disque multiple, aux directions tortueuses et passionnantes, Entertainment, Death ne laisse pas indifférent, avec des morceaux gorgés de paradoxes et de contradictions, de forces opposées et de points convergents, alliant folie extatique et groove moelleux. Une production radicale et faux fouillis maitrisé, chaos jouissif et intensité fiévreuse. Vital.
Roland Torres