Le meilleur film du moment n’est pas à voir en salle (en tout cas pas avant le 21 juillet), mais sur Arte. Ca s’appelle A l’abordage !, c’est une comédie estivale pleine de charme signée Guillaume Brac. A ne manquer sous aucun prétexte.
C’est le film que l’on attendait depuis longtemps, un film qui arrive comme un gros morceau de ciel bleu baigné de soleil après un printemps terriblement triste. Il est l’œuvre de Guillaume Brac, l’auteur du remarqué Un monde sans femmes qui a pour ainsi dire lancé Vincent Macaigne en 2012.
Le réalisateur nous entraîne dans le sud de France, sur les traces de trois garçons partis s’installer bon gré mal gré dans un petit camping pour l’amour d’une fille. Plus exactement, c’est Félix qui, après avoir rencontré la jolie Alma lors d’une soirée sur les bords de Seine – avant qu’elle ne parte précipitamment pour prendre son train – décide coûte que coûte d’aller la retrouver. Accompagné de son ami Shérif et d’un compagnon de fortune nommé Edouard qui fera office de chauffeur BlaBlaCar, notre jeune amoureux file vers la Drôme pour atterrir dans un camping où va débuter une série de péripéties romantico-sociales assez savoureuses pour nos trois compagnons.
Au croisement du cinéma de Jacques Rozier, Eric Rohmer, Pascal Thomas ou encore Emmanuel Mouret, le nouveau film de Guillaume Brac constitue une douce et agréable comédie d’été dans laquelle les deux acteurs principaux – Éric Nantchouang et Salif Cissé issus du Conservatoire Supérieur National d’Art Dramatique – sont noirs. Chose rare dans le cinéma français d’autant plus que leurs personnages sont quelque peu éloignés des clichés habituels.
Il ne faudra pas chercher une quelconque originalité dans les dialogues, la mise en scène ou dans les personnages de ce film, non, ce qui fait la qualité et le charme de A l’abordage ! est ailleurs…
Comme dans toute bonne comédie, ce qui fait le sel de ce film c’est l’enchaînement de situations plus cocasses les unes que les autres, les malentendus, les quiproquos, les choses inattendues, les rapports parfois décalés entre les personnages – tous très justes et extrêmement touchants – et plus largement, le ton, la poésie, l’insouciance, la naïveté, la sincérité et le sentiment de grande humanité qui ressortent dans ce film.
Les décors naturels de cette Drôme verdoyante, baignée de soleil, irradient sur le film en permanence, jouant aussi pour beaucoup dans le plaisir ressenti par le téléspectateur devant à cette histoire, somme toute banale, mais racontée et filmée avec beaucoup de grâce, de finesse et de légèreté.
A l’abordage ! est une comédie estivale pleine d’insouciance et de tendresse, vide de tout conflit social ou racial, et qui fait un bien fou. A ne surtout pas manquer sur arte jusqu’au 26 juin ou en salle à partir du 21 juillet.