Un an de la vie de David Snug, c’est ce que nous propose l’auteur de Mon Fiston Ma Baston dans ce récit en forme de journal de bord où il sera question de réseaux sociaux, Jason Molina, Lispector, Julia Wertz et Pierre Rabhi.
Mon David Snug a tenu son journal de bord sur son blog entre le 1er septembre 2019 et le 31 août 2020. Quasiment une année pour nous raconter sa vie de dessinateur de bédé fauché, de musicien et chanteur de rock alternatif minimaliste qui parcourt les rues de Paris à pied pour garder la forme. Il faut dire que la vie du David Snug n’est pas de tout repos. Celui qui a pour principe de faire tout sauf travailler pour le grand capital a quand même une vie bien remplie.
Entre ses rendez-vous à Pôle emploi, et ses séances de dédicaces en librairie, ses courses au Monoprix, et ses concerts avec Trotski Nautique, il ne reste finalement plus trop de temps à notre dessinateur rockeur pour dessiner sur sa super tablette graphique grâce à laquelle il peut raconter comment il parvient à subsister dans ce monde totalement aliéné par le travail, tout en restant le plus économe possible (c’est sa part du colibri) afin de contribuer à la sauvegarde de notre planète qui se détruit de jour en jour a cause de la surconsommation. Du coup, quand la pandémie et le confinement sont arrivés sans prévenir, lui il a presque vu ça d’un bon œil.
Dans ce nouveau livre, David Snug nous donne, à travers ses échanges rudement instructifs avec sa chaussure et non moins amie Vendredi, son point de vue et son analyse très pointue sur le Monde tel qu’il le perçoit, et comment, avec son RSA, il vit la crise que l’on traverse actuellement.
Comme souvent, il y va de ses petites diatribes sur le monde de la culture, des médias et plus généralement sur ses contemporains en général, avec toujours beaucoup d’autodérision, lui qui s’est autoproclamé « dictateur amateur d’extrême gauche » capable, si besoin, d’apporter son éclairage sur la gestion sanitaire à un certain Emmanuel M.
Notre Joe Matt français, devenu accro aux réseaux sociaux avant de s’en éloigner (momentanément), signe avec ce nouveau recueil de chroniques savoureuses et parfois désopilantes, un récit éclairant, mordant, sincère et lucide que l’on dévorera d’une traite.
Un livre auquel il a décidé avec son éditeur Même pas Mal d’ajouter gratuitement et sans contrepartie aucune le dernier album de son groupe Trotski Nautique intitulé Boucherie. Autant dire qu’une fois encore la réussite est au rendez-vous pour l’auteur de l’indépassable Dépôt de bilan de compétences !
Benoit RICHARD