Rachel et les chics types font de la bonne musique sous le nom de The Amber Day ! Du folk un peu pop, un peu rock, une musique spontanée et chaleureuse, porté par une belle voix riche et magique, le tout sur un EP bien agréable.
La musique de The Amber Day a une fâcheuse tendance à vous coller à l’oreille. Elle s’insinue à la première écoute et revient vous trotter dans la tête pendant des heures sans vous lâcher. C’est son défaut majeur. Mais un défaut dont on s’accommode bien vite. Car, contrairement à ce qui se passe en général avec ces morceaux sparadraps entendus par hasard et dont on a furieusement envie de se débarrasser, ceux de The Amber Day sont du genre dont on redemande. Le mélange auquel arrive Rachel Baum (chant, synthés), Frédéric Debert (guitare électrique), Antonin Deloffre (guitare acoustique), Jean-Philippe Berard (basse) et Aurélien Chestier (batterie) est tellement réussi qu’on finit par ne plus se rendre compte qu’on baigne dedans. Les entendre une fois donne envie des les réécouter. Les réécouter donne envie de les entendre à nouveau. Ce qui donne envie de… un cercle vicieux enchanté !
À ce petit jeu, Aline – le dernier morceau du EP – a un certain avantage avec son son rythme endiablé de country-folk qui ferait danser le parquet de n’importe quel saloon digne de ce nom, à l’ouest des Appalaches ou du sud de la ligne Mason-Dixon. Pourtant sur Aline, ce qui emporte le morceau, c’est surtout la voix de Rachel Baum, chaude et pleine, vibrante et riche, très Américaine et très aigüe – pointue –, avec quelques inflexions qui vous font frissonner. Des inflexions qui peuvent changer le cours d’un morceau, comme ça, presque sans qu’on s’en rend compte. C’est aussi cette voix qui nous emporte sur Missing Man – le premier titre à être sorti, en Mars 2020, et lui aussi très addictif – un morceau très folk, sur lequel Rachel arrive parfaitement à vous envoûter, charmer, avec des clins d’oeil complices et aguicheurs…
on se laisse avoir et quand la musique devient plus rythmée, portée par une batterie et une guitare tentatrices, on ne résiste plus. Burned, morceau folk enlevé, mélodie impeccable qui s’emballe lentement et sûrement, la voix de Rachel Baum suivant le rythme sans problème et portant la chanson. Round Round est un morceau lent mais qui prend de l’ampleur grâce aux guitares, avec un final délicat de notes de piano qui s’égrènent doucement. Le même piano qui reprend, plus vivement, Smoke Clouds – en fait le premier morceau de l’album. Là encore, la voix magique porte la mélodie, accompagnée par une belle rythmique et une guitare plus rock ici.
TAD de The Amber Day : une musique et une voix qui vous transportent immédiatement au fin fond du sud des Etats-Unis, au bord d’un désert mythique, sur la quatre-voix qui traverse une série de centre commerciaux, dans un trailer park dans le Tennessee. Ce ne sera pas le disque de la décennie ou du siècle. Mais on n’en demande pas tant. C’est un bon, très bon EP, qu’on écoute à l’envie.
Alain Marciano