Captivante, la pop rêveuse de Pastel Coast s’épanouit de belle manière sur leur second album, le bien nommé Sun. Les français touchent presque la perfection même si l’influence de Phoenix reste persistante.
Quentin Isidore n’est pas à son coup d’essai. Le compositeur de Pastel Coast s’est déjà fait remarquer avec Hovercraft, un album sorti en 2019 et quelques singles percutants. Sa dream-pop rebondissante évite toute léthargie et s’imprègne autant d’influences françaises – on pense à Phoenix ou Kid Parade – qu’américaines, des Papas Fritas aux Beach Fossils.
Les neufs titres, que composent Sun corroborent la pochette dont les couleurs respirent la fraîcheur du climat océanique propre à la côte d’Opale d’où est originaire le groupe. Surtout, on y descelle une pléthore de tubes. Dial ou Sunrise possèdent toutes les caractéristiques de chansons à hautes capacités radiophoniques. Ces deux titres allient le son de la pop californienne à celui de la french touch, à savoir une batterie mate qui sonne comme une boîte à rythmes, une basse mélodique, des claviers nuageux et des guitares typées C86. Surtout la voix et la diction entrainantes ne sont pas sans rappeler celles d’un certain Thomas Mars, ce qui n’entache en rien les qualités évidentes des compositions.
Rendez Vous, au tempo plus relevé, monte sur le podium aux côtés de The Drums tant sa mélancolic-surf est convaincante. Le chant, les chœurs et les modulations-sifflement y amènent du pep avant d’attaquer la vague. Quelques ambiances plus tempérées et hypnotiques, sur Aller, Retour, Radiant et Hellos, propulsent le chaud et le froid sans tiédir l’ensemble comme un bain de mer au couché de soleil.
Reste ces titres efficaces dont la recette finit par devenir encombrante tant le mimétisme avec Phoenix devient évident. Distance, Funeral et Sunset auraient pu viser le sans-faute si Quentin Isidore y avait insufflé une touche plus personnelle.
Les trois garçons (batterie, basse et chant) et deux filles (guitare et claviers) ont de belles perspectives devant eux en poursuivant leur quête de la chanson pop parfaite. A condition que Pastel Coast cesse d’être sous influence. Ce qui n’est pas dérangeant sur quelques singles, l’est plus sur un album entier.
Mathieu Marmillot