Avec Mount Vision, Jaromil Sabor nous offre un bijou de pop classieuse. Un album intemporel. Un album de toujours. Un album pour toujours. Un album pour nous rappeler qu’il ne faut jamais oublier d’écouter les classiques.
Jaromil Sabor (aka Loïk Maille) nous avait laissé il y a 6 mois à peine avec un album sobre et discret, The Sun Inside. Une pochette simple – une (belle) photo aux tons passés d’un moment quotidien – où ne figurait même pas le nom de l’artiste. 10 titres de folk tranquille aux mélodies impeccables pleins d’une sérénité douce et calme. Il nous revient déjà, mais en grande pompe, plein de vitalité et d’exubérance, avec ce Mount Vision. Sur la pochette – au fond doré –, Jaromil Sabor s’affiche sans retenue dans des lettres majuscules aux couleurs vives. À l’intérieur, 10 morceaux – encore – aux mélodies toujours parfaites mais cette fois portées par la voix claire de Loïk Maille et embellis d’arrangements riches et complexes. Chœurs, violons, flûtes, trompettes, orgues. Tout y est. Et le résultat est à la hauteur : une pop ensoleillée et joyeuse, dynamique et fière. Une pop triomphante. Un festival !
Un album tellement réussi qu’il est difficile de choisir un morceau à retenir et à mettre en avant. A chaque écoute, un titre se dégage, s’impose avant d’être remplacé par le suivant, puis par le suivant – sans pour autant que le précédent n’ait été oublié. Les morceaux plus lents succèdent aux chansons rapides avec bonheur – et vice versa. On apprécie l’entrain joyeux de On My Mind qui ouvre le disque – sur lequel les chœurs, le violon et la voix claire font merveille – avant d’adorer la douceur de slow de Ruins of Waves, puis de se laisser emballer sans retenue par la mélodie festive – et très sixties – de Wizards of Rain, ou par le dynamisme enchanteur de l’excellent Red Sun – avec son intro au piano et ses chorus de guitares. Ensuite, un peu plus loin, il y a Fountain Heart, un autre « slow » – orgue en tête, qui lui donne un petit côté A Whiter Shade of Pale incroyablement réussi. Mais l’album ne s’arrête pas sur cette pause mélancolico-nostalgique. On repart pour un tour de carrousel avec la pop vitaminée des trois derniers titres– Let My Drinks Come True, Silain’ on The Piper Maru et Jasmine Harvest – lequel se permet même quelques dissonances très Beach Boys.
Le grand mérite de Mount Vision est évidemment de nous offrir autant de morceaux pleins et riches, ce qui ne surprend guère quand on connaît Loïc Maille – qui fait par ailleurs de l’excellent travail avec son label, Safe In The Rain. Mais il y a quelque chose de plus ici : Mount Vision plonge aux racines de la pop la plus classique et la plus classieuse qui soit ! Il nous renvoie à ces groupes éternels et à ces morceaux dont on ne se lasse jamais, qui nous hantent longtemps encore après les avoir écoutés.
Une sorte d’album intemporel. Il est réjouissant de savoir qu’on peut encore composer de tels morceaux en 2021 !
Alain Marciano