L’éditeur pour geeks Huginn & Muninn propose les aventures d’Eddie the Head, à réserver aux fans du groupe Iron Maiden. Castagne et métal au programme !
Le groupe de heavy metal londonien Iron Maiden aux 100 millions d’albums vendus s’est formé en 1975. Voilà qui ne nous rajeunit pas. Le son est brutal, bien qu’il ne s’interdise pas de travailler ses mélodies et ses textes. Je me souviens des magnifiques pochettes de 33 tours, l’œuvre de Derek Riggs, un graphiste de génie qui créa le personnage d’Eddie the Head. Il racontera s’être inspiré d’une anecdote macabre de la bataille de Guadalcanal : le crâne brûlé d’un soldat japonais émergeait d’un tank carbonisé. La tête de mort-vivant voit son rôle passer progressivement de celui de simple ornementation, à celui de mascotte du groupe. Il monte sur scène en 1982 et, plus récemment, se mue en héros de comics. Le chanteur du Maiden, compositeur et pilote de ligne Bruce Dickinson signe une préface d’une courte demi-page, qui, sans forcer son talent, conclue sur : « C’est trop cool ! »
Le dessinateur West Kevin ne brille pas par sa créativité. Il livre un album qui respecte les codes actuels des productions Marvel. C’est réaliste, énergique et coloré, avec une profusion de gros plans, de fonds noirs, de visages grimaçants et de cases déstructurées.
Adapté d’un jeu vidéo, le scénario recycle d’anciens succès du Maiden. La Bête n’aspire qu’à la routine et à la stérilité. Or, Eddie incarne l’individualité et la créativité. L’âme immortelle d’Eddie a été brisée et dispersée entre différents démons, le monde est en danger. Eddie retrouvera-t-il son âme ? Sans surprise, il affronte et vainc une série de méchants. Vous retrouverez la fin du monde et l’Égypte antique de l’album Powerslave, la Seconde guerre mondiale d’A Matter of Life and Death ou de Piece of Mind et, plus attendus, l’Apocalypse de The Number of the Beast, le futur lointain de The Final Frontier et le Lucifer de A Matter of Life and Death.
Que dire ? Rien, sinon que, à l’image des blockbusters, le rock génère désormais ses produits dérivés. Nous connaissions le jeu vidéo, le T-shirt, la bière et le décapsuleur Iron Maiden, place à la BD. Une bande dessinée destinée aux seuls fans, qui la liront en musique…
Stéphane de Boysson