Une très belle découverte que le groupe Savana Funk qui, avec son second album, le bouillonnant Tindouf, nous livre un disque de jazz qui mélange les cultures et les influences avec beaucoup de réussite.
La bonne surprise en mastère de jazz funk psychédélique du moment nous vient du tout nouveau label italien Garrincha GOGO qui nous propose le nouvel album de Savana Funk. Un trio guitare basse batterie auquel sont venus se joindre un clavier, un tromboniste sur quelques morceaux ainsi qu’un percussionniste et une violoniste.
Tindouf doit son nom à une ville d’Algérie qui abrite un vaste camp de réfugiés dans la plaine de Hammada, réputée pour son climat hostile et inhospitalier. Une manière pour le groupe d’affirmer sa sensibilité vis-à-vis de ces populations immigrées et de décrire à travers sa musique de nombreux sentiments et impressions liés à la vie des populations nomades et déracinées.
Le résultat donne un disque purement instrumental, extrêmement varié, qui navigue entre Jazz (Afromoon), Funk (The Invisible Man) Rock touareg (Fuga Da Gorèe, Il Ghepardo, Tindouf), Afro-beat (Keta Diva), Blues (Kontiki Blues) et Soul (Kiki). Le genre de petite pépite que l’on trouve habituellement sur des labels comme Record Kicks, Colmine Records ou Daptone…
40 minutes sans le moindre temps mort, qui s’écoutera d’une traite pour apprécier toute la diversité du style de cette formation qui a la particularité de rassembler des musiciens venus d’Italie (Aldo Betto), d’Angleterre (Blake C. S. Franchetto) et du Maroc (Youssef Ait Bouazza) et qui se sont rencontrés à Bologne, en Italie, en 2015.
Pas étonnant donc de retrouver dans leur musique ce mélange d’influences aussi variées qui donne des musiques pour la plupart entraînantes, groovy, très chaleureuses, qui doivent donner leur pleine mesure lors de concerts. En attendant de voir Savana Funk sur scène, on profitera déjà de ce petit concentré d’énergie qu’est Tindouf.
Benoit RICHARD