Dans l’hôtel paradisiaque The White Lotus, des familles aisées profitent de leurs vacances pour laisser éclater leurs névroses dans un joyeuse cacophonie. Un jeu de massacre en 6 épisodes plutôt jubilatoires.
The White Lotus est un hôtel paradisiaque pour gens fortunés situé sur l’île d’Hawaï qui, en quelques jours, va changer le cours de la vie de ses employés et de ses clients. The White Lotus c’est aussi une série HBO plutôt féroce et même par moment méchamment déjantée qui va donner lieu à des événements, pour certains étranges, qui vont se dérouler dans cet hôtel. Petit à petit, la pression va monter crescendo et le malaise s’installer doucement mais surement, avec des hommes et des femmes dont les comportements vont dévoiler une personnalité beaucoup moins lisse que de prime abord.
Pour cette nouvelle série, Mike White n’a pas fait les choses à moitié en imaginant une satire sociale mettant aux prises dans un microcosme 5 étoiles des individus devant cohabiter malgré leurs différences sociale, leurs différences de classe, entraînement des conflits et des rapports de force parfois délicieusement absurdes, le tout servi par des dialogues bien savoureux.
Une nouvelle réussite donc pour l’auteur de Enlightened – la série créé il y a 10 ans avec l’inoubliable Laura Dern. Et même si du côté de la lutte des classes il n’y a rien de vraiment nouveau, si le rapport de pouvoir est toujours inégal entre populations riches et populations défavorisées, le réalisateur nous en offre ici une version plutôt croustillante, avec un scénario qui n’épargne personne, à commencer par cette famille américaine modèle totalement névrosée qui pensait avoir trouvé dans ce séjour à l’hôtel l’occasion d’oublier un vie trop stressante. Et pourtant, c’est tout le contraire qui va se passer pour les parents (Connie Britton et Steve Zahn) et les enfants (avec Sydney Sweeney – déjà parfaite dans Euphoria – ici dans le rôle de la fille sexy et cynique). Gros malaise aussi pour ce jeune couple (Jake Lacy, parfait dans le rôle du mari pervers narcissique odieux et Alexandra Daddario, toujours aussi craquante) venu fêter sa lune de miel, ou encore pour cette femme seule et en manque d’amour (Jennifer Coolidge) venue jeter les cendres de sa défunte mère dans l’océan… qui va donner lieu à quelques situations assez épiques.
https://youtu.be/MAFDl-MPGJg
Une galerie de personnages hauts en couleur auxquels viennent s’ajouter un directeur d’établissement gay et absolument irrésistible (Murray Bartlett) qui, à sa manière, va mettre aussi tout son cœur pour faire de cette comédie satirique un moment inoubliable, entre malaise et franche rigolade, entre situations cocasses et moments totalement absurdes.
Une série qui parle également de l’exploitation des populations défavorisées et des minorités, où il est aussi question de sexe, de réussite sociale et de favoritisme, où les personnages, derrière le vernis, cachent des personnalités complexes capables de laisser éclater toutes leurs angoisses et leur frustration durant une semaine de vacances qui devait ressembler à une bulle de confort et qui va finir pourtant par éclater.
Benoit RICHARD