Avec Le bureau des affaires occultes, Eric Fouassier nous offre un récit historique hautement romanesque qui nous mène sur les traces d’un jeune inspecteur de police dans un Paris plutôt tourmenté. Une lecture à la fois captivante et éclairante.
Plutôt une belle surprise que ce Bureau des affaires occultes – récent « Prix Maison de la Presse » 2021. Il s’agit du nouveau roman de l’auteur Eric Fouassier, qui nous ramène à l’année 1830 dans un Paris à peine sorti des terribles journées révolutionnaires de juillet, qui voit le gouvernement de Louis-Philippe affaibli, tenter de résister face à une opposition de plus en plus pressante qui regroupe divers partis politiques, notamment des républicains impliqués dans des actions visant à faire vaciller la monarchie.
Valentin Verne, un jeune officier de police passionné de sciences, nouvellement nommé à la brigade de sûreté fondée par la célèbre Vidocq, est chargé d’élucider le mystère de la mort mystérieuse de Lucien Dauvergne, fils d’un important député, qui semble s’être suicidé sans raison apparente. Une enquête qui va nous conduire dans une intrigue passionnante, pleine de découvertes et de rebondissements.
Le lecteur va suivre pas à pas l’enquête du jeune Valentin Verne durant laquelle il va croiser des personnages troubles , mais aussi une étrange société secrète dans une époque tourmentée où les républicains veulent mettre un terme au règne de Louis-Philippe. Dans un récit en parallèle, sous le titre « le journal de Damien », on découvre l’histoire d’un enfant séquestré par un mystérieux « vicaire ». Une histoire qui bien évidemment, on s’en doute, finira à rejoindre l’intrigue principale, permettant ainsi au lecteur de rassembler les pièces d’une énigme, au départ un peu complexe, mais qui se révèlera en fin de compte très simple à comprendre.
Dans la tradition du roman-feuilleton historique, Eric Fouassier tisse durant un peu plus de 350 pages un récit extrêmement bien ficelé avec un parfait dosage entre action, romantisme et mystère, dans un cadre historique très bien contextualisé. L’auteur, par ailleurs professeur d’université, montre une qualité d’écriture bien supérieure à la moyenne des romans populaires ou « romans d’été » en vogue ces dernières années, qu’ils soient signés Michel Bussi ou Joël Dicker pour n’en citer que deux. Comme quoi, à l’image des livres de Stephen King, on peut faire une littérature populaire, facile à lire, et dans un style très convenable.
Et en plus de soigner son écriture, Fouassier truffe son récit de descriptions très détaillées, de références historiques et scientifiques qui apportent un éclairage intéressant sur la situation de l’époque sans pour autant tomber dans la fiche wikipedia.
En attendant une suite prévue pour l’année prochaine, on pourra toujours se plonger dans les précédents romans d’un auteur qui mérite le détour.
Benoit RICHARD