Entre légendes nordiques et préoccupations climatiques, Thomas B. Reverdy signe un roman foisonnant qui nous conduit aux confins de l’Arctique là où va se jouer un drame écologique et humain.
Loin, bien loin de chez nous, dans une ville qui ressemble plutôt à un village situé à l’extrême Nord de la Norvège va se dérouler un événement, plus précisément un accident qui va quelque peu bouleverser le cours de la vie de ses habitants.
Il y a d’abord Noah, personnage presque principal du roman, un ingénieur géologue de retour au pays pour évaluer les risques sismiques liés à une plate-forme pétrolière implantée en Arctique… il va retrouver quelques amis d’enfance qui ont fait leur vie sur place et avec lesquels il se passionnait pour les jeux de rôles quand il était plus jeune… Magnus, Anders, Knut qui vit seul avec ses chiens, et surtout Ana, son amour de jeunesse.
Le démarrage est plutôt prometteur avec un récit où il est question de dérèglement climatique, de bouleversement géopolitique, avec une part de mystère, un côté thriller incarné par la présence de ces mystérieux russes venant traquer Knut, cet homme solitaire protégé par ses molosses. Pourtant, on a un peu de mal à s’y retrouver, à garder le fil de cette histoire non linéaire, imaginée par Thomas B. Reverdy, avec ses bifurcations narratives et surtout ces chapitres, presque en aparté, où il est question de jeux de rôle ; mais aussi ceux où il propose des descriptions longues et précises concernant des animaux ou végétaux et qui ressembleraient presque à des cours de sciences… bien soporifiques pour ceux qui sont peu sensible à la chose.
Un récit sans doute trop complexe, trop découpé, qui malgré certains passages, – notamment ceux concernant Knut et les mafieux russes, ou encore la relation entre Ana et Noah – se révèle assez déroutant pour ne pas dire frustrant et pour lequel, au final, on sait pas trop quoi penser tant il semble vouloir aborder trop de thèmes et de sujets dans une même histoire.
Bon, sans doute n’étais-je pas le lecteur idéal pour ce type de récit où il est question de légendes locales, de trolls, d’hommage à Tolkien est à Donjons et dragons, un roman qui nous imprègne du climat et de la culture norvégienne du bout du Monde et qui semble, en tout cas, avoir conquis une bonne partie des critiques et du public en cette rentrée littéraire 2021.
Benoit RICHARD