Parfois, on n’est pas obligé de tout adapter pour la télévision : fort du succès de Big Little Lies (incroyable série féminine et chorale), déjà adaptée d’un roman de Liane Moriarty, David E. Kelley retrouve son égérie Nicole Kidman (après The Undoing au résultat déjà mitigé) en maître à bord de son Tranquiluum, domaine paisible et luxueux d’accueil de personnes désœuvrées en quête de spiritualité, de méditation et de reconstruction personnelle. Une gourou, en somme.
Ces neuf personnages, étrangers entre eux mais aussi finalement à eux-mêmes (voyez le fil psy qui en découle…), vont donc suivre cette semaine de thérapie cool à base de sessions de yoga, groupes de parole, marches ensoleillées et dégustations de smoothies personnalisés. Ces boissons justement, sont remplies de drogues douces et médicaments douteux censés améliorer leurs soucis psychologiques mais surtout un peu trop ouvrir leurs chakras et partir en délires psychotiques – comme des solutions radicales pour stopper leur mal-être.
C’est n’importe quoi, ce scénario » vous direz-vous, à juste titre. Bien vu, d’autant plus que la mise en scène et la progression de l’intrigue ne font que renforcer ce sentiment que le spectateur observe un ratage exemplaire, avec le petit supplément qu’on le prend pour un con… David E. Kelley, on l’imagine, a voulu traiter des névroses très contemporaines d’une Amérique qui se déteste et qui a peur, trouvant refuge dans des croyances et des rites thérapeutiques étranges.
C’est donc loupé, les délires des patients s’égrenant au fil d’épisodes très longs et poussifs, avec Nicole Kidman, dont le mystère du personnage confine à l’ennui absurde. Même si l’épisode final conclut le thème de manière inventive (comment vivre un deuil, un pardon, une renaissance, etc…), il aura fallu se fader des heures de séances de psychothérapie risible avec des personnages opaques ou inintéressants, reliés par une intrigue un peu thriller qui n’apporte rien au socle narratif.
Du coup, on se demande au final quelle raison, autre qu’économique ou amicale, a pu pousser Kidman à s’aventurer dans cette galère. Si vous avez la réponse, transmettez à la rédaction. Cordialement.