Après une première saison étonnante, Mytho revient deux ans après, avec six nouveaux épisodes et un scénario plus conventionnel mais sans toutefois rien perdre de ce qui fait le charme et le mystère de l’univers de cette série.
Bonne surprise de l’année 2019, la saison 1 de Mytho parvenait à nous captiver avec une histoire qui tournait autour d’un très gros mensonge imaginé par une mère de famille en manque d’affection et d’attention. Mise en scène et réalisée par Fabrice Gobert, cette saison 1 s’était révélée plutôt convaincante que ce soit pour ses décors très soignés, son ambiance étrange, son scénario audacieux, ses personnages et ses acteurs tous très bons : Marina Hands, Mathieu Demy , Catherine Mouchet…
Deux ans plus tard, on revient avec a à peu près la même galerie de personnages vivant dans un lotissement, d’apparence tranquille, mais où, comme dans Desperate Housewives, tout le monde s’épie. On y retrouve évidemment Elvira Lambert et sa famille névrosée qu’elle a quitté suite à la découverte de son mensonge. Planquée chez le voisin, elle observe à travers la vitre de sa chambre ses trois enfants, ainsi que Lorenzo, le mystérieux cousin italien sorti de nulle part. Tous, à leur manière, tentent de redonner de l’allant et de la motivation au papa, Patrick, toujours aussi dépressif et inactif, tout en essayant de continuer à avancer avec l’espoir de voir maman revenir au foyer pour passer les fêtes de fin d’année et si possible se rabibocher avec papa.
Si le mensonge n’est plus vraiment au cœur de l’intrigue, il continue malgré tout À irriguer les épisodes de cette série à travers les comportements des personnages, à travers les non-dits, les petits secrets et les trahisons de chacun.
Moins captivante, moins surprenante aussi que la première saison, cette deuxième livraison propose un récit plus choral, laissant plus de place aux personnages secondaires et notamment celui interprété par Catherine Mouchet, inquiétante en maîtresse de maison d’une secte dans laquelle va se réfugier une des filles d’Elvira.
Les quatre premiers épisodes se révèlent globalement assez décevants, les enjeux dramatiques peinent à émerger laissant l’impression qu’il ne se passe plus grand chose de neuf au-delà de l’aspect inquiétant et mystérieux du quartier pavillonnaire si bien construit par Fabrice Gobert et sa décoratrice. Heureusement, la dernière partie de la série, et notamment les deux derniers épisodes, nous sortent un peu de notre confort, ouvrant des pistes narratives enfin intéressantes.
Reste malgré tout cette ambiance si particulière propre à cette série, avec ses personnages étranges, parfois loufoques ou absurdes, presque irréels pour certains, et qui continuent de nourrir cette histoire imaginée par Anne Berest, un fois encore bien servie par la musique de Jean-Benoît Dunkel et le casting réunissant Marina Hands, Mathieu Demy, Jérémy Gillet Linh, Dan Pham ou encore Yves Jacques.
Benoit RICHARD