Le duo parisien Morthem Vlade Art fait son retour avec deux albums : Quirky Dance Memory et surtout Hard Logic que l’on peut considérer comme l’épicentre réussi d’une new-wave aux accents cold-pop.
Emmanuell.D et Gregg Anthe sont prolifiques. Du hiatus en 2005 avec cinq albums au compteur, le couple damné est revenu au devant de la scène en 2018. Depuis, Morthem Vlade Art a aligné deux albums : In The Blue Plains Of Paradise en 2018 et Afternoons en 2020 et on a pu croiser Anthe.G sur scène avec Trisomie 21.
Le duo double la mise avec Quirky Dance Memory – dont les titres Staring At The Sun et A Staged World sont deux belles réussites – et surtout l’album Hard Logic. Ses dix titres cold-pop sont habités par la classe, rehaussés par des guitares et claviers aux lignes mélodiques prégnantes, des arrangements aux sonorités actuelles et un chant particulièrement onirique avec quelques discrètes références à Drab Majesty, The Church ou Destroyer.
En avant-goût, le single Me and Coltrane est un bijou robotique où tel Alan Vega, la voix goth-rockab balance des cris sur un beat minimaliste. Changement d’ambiance sur les remarquables Stroll et Esther dont les guitares et basse, gavées de spleen, trouvent le juste ton alors que Halos et Invisible Horses s’invitent en fin de soirée. A Drowning Man et The Pendulum Swing sont des compositions sophistiquées dont les sons et le chant ne sont pas sans rappeler le travail chirurgical effectué par David Sylvain et Mick Kam au sein de Japan. Enfin Rio offre aux synthés une place en apesanteur au milieu de balais rythmiques qui se lovent dans une soul-jazzy obscure.
Gregg Anthe et Emmanuell.D se sont affranchis des stéréotypes, le couple ayant depuis longtemps marqué ses compositions de son propre sceau. Ce qui rend Morthem Vlade Art d’autant plus cohérent et incontournable.
Mathieu Marmillot