Après le succès de la première saison de Validé, Franck Gastambide repart logiquement sur une suite dans laquelle cette fois le personnage principal est une femme. Une belle réussite pour la série Canal+ qui s’arrête là.
La première saison, avec aux commandes l’acteur réalisateur Franck Gastambide, avait marqué la production sérielle française en 2020 en imaginant pour la première fois une série ayant pour sujet le milieu du rap. Elle racontait l’ascension fulgurante d’un jeune rappeur nommé Apash confronté aux turpitudes d’un milieu sans pitié où la concurrence et le pouvoir de l’argent laissent peu de place aux sentiments.
Dans la continuité, Gastambide et ses collaborateurs reprennent à peu de choses près le même casting, avec une galerie de personnages plus ou moins attachants, plus ou moins fréquentables. Mais la grande nouveauté de cette saison c’est la disparition d’Apash en tête d’affiche, remplacé par L’Alpha, une rappeuse qui, elle aussi, va connaître une ascension très rapide. Mais là encore, il y a un revers de la médaille, et notre jeune femme va devoir composer avec ses démons et notamment un passé qui va finir par la rattraper.
Une excellente idée que ce personnage de l’Alpha qui va permettre ainsi de développer des thèmes nouveaux liés au féminisme nommant, avec en plus une Laetitia Kerfa, parfaite pour le rôle, très crédible, incarnant parfaitement son personnage de femme subissant le harcèlement et la violence de son ex (Saïd Taghmaoui) ou le machisme dans un milieu encore très masculin.
Autour de la rappeuse parisienne, le casting reste très équilibré avec Sabrina Ouazani dans le rôle de l’attachée de presse protectrice et bienveillante, le rappeur Bosh incarnant le terrifiant Karnage, et bien sûr Brahim Bouhlel, toujours parfait dans le rôle du gentil producteur loseur qui apporte une dimension comique indéniable à la série.
Côté scénario, on monte d’un ton dans la noirceur et dans le drame, mais avec tout de même des scènes drôles (entre Brahim et Fatou), des moments de douceur et même de tendresse notamment entre les personnages de Franck Gastambide et Laetitia Kerfa. Pour le reste, le rythme reste soutenu avec des épisodes de 30 minutes, – une durée parfaite pour ce type de récit où tout va à cent à l’heure. Certains y verront sans doute encore pas mal de clichés, d’images éculées sur le rap game, mais il faut reconnaître que cette série fait preuve d’une certaine efficacité pour montrer la part sombre d’un milieu musical – certes aujourd’hui plus vaste et diversifié que n’importe quel autre et surtout ultra bankable -, et qui n’a pas besoin d’une série pour entretenir son image, malgré les efforts faits par certains artistes pour faire évoluer les choses.
Benoit RICHARD