La bonne surprise de cette fin d’année 2021 en matière de western nous vient de Netflix avec The Harder They Fall. Un film au casting quasi-exclusivement afro-américain pour se souvenir que ces derniers ont aussi contribué à forger la légende du Far-West.
Si le western américain ou italien classique a toujours mis en valeur des cow-boys blancs, il faut savoir que parmi ces fameux hommes à cheval, qu’ils soit d’honnêtes éleveurs ou deux dangereux malfaiteurs, il y avait, pour un quart, des hommes de couleur, d’anciens esclaves affranchis que le cinéma hollywoodien n’a jamais pris en compte dans ses films. Pour réparer ce qui est plus qu’un oubli, le réalisateur Jeymes Samuel a imaginé un western constitué quasi essentiellement d’acteurs afro-américains dans lequel il fait revivre des figures noires oubliés du Far-West nommées Nat Love, Bass Reeves ou Stagecoach Mary.
Loin du style lyrique inoubliable du cinéma de Sergio Leone, mais également très éloigné des réalisations de John Ford, The Harder They Fall serait plutôt à ranger du côté des films de Quentin Tarantino avec, comme chez l’auteur de Django Unchained, une dimension pop évidente qui ressort de ce film bénéficiant d’une mise en scène assez virtuose notamment à travers quelques scènes de gun-fight impeccables.
Avec ses décors soignés aux couleurs flashy, le film raconte la vengeance d’un homme qui a vu son père et sa mère assassinés devant ses yeux alors qu’il n’était qu’un enfant, avec en plus, en fond, une lutte entre clans rivaux où il n’y a pas de place pour la pitié.
Malgré ses 2h16, le film ne souffre aucunement de sa durée, nourrissant son scénario de nombreuses péripéties et scènes d’action, pour certaines très stylisées, et avec des personnages savoureux se révélant pour certains d’une brutalité extrême… dignes des pires méchants de chez Tarantino.
Bref, une très bonne surprise que ce « western black » issu de la production Netflix qui rappellera également l’esprit des productions blaxploitation des années 70. Un film qui n’est pas là pour diffuser un quelconque message mais avant tout pour remettre les afro-américains à leur place dans l’histoire de l’Amérique.
La mission est d’autant plus réussies que le film est un vrai bon divertissement avec pas mal d’humour à travers notamment une scène de braquage dans une banque très cool.
Au casting, on découvre Danielle Deadwyler, Idris Elba, Regina King ou encore Lakeith Stanfield incarnant quelques beaux salopards . Dans la peau des gentils, on retrouvera notamment Jonathan Majors, R.J. Cyler et Zazie Beetz. Ajoutez à tout ça une bande originale aux petits oignons dans laquelle on entendra JAY-Z mais également de la pop, du reggae du R&B, et vous aurez un bon petit western du samedi soir, le genre de film qui redonne des couleurs au genre sans pour autant le dénaturer.
Benoit RICHARD