Les Sénonais savent faîte la fête et ils l’ont montré aux Parisiens hier soir pour célébrer leurs héros, Johnny Mafia : la péniche de Petit Bain a sévèrement tangué !
Johnny Mafia, l’un des meilleurs groupes scéniques français, est enfin à Paris et surtout enfin à Petit Bain – qui est sold out pour l’occasion – afin de célébrer dignement le lancement – il y a 5 mois déjà – de leur splendide nouvel album Sentimental !
20h45 : très attendue aussi cette première partie de Johnnie Carwash (Johnnie avec « i.e. », donc !), trio lyonnais à l’excellente réputation qui joue un rock à la fois dur et fun, que l’on peut aisément situer dans une tradition US années 90. Le groupe est servi par la très bonne voix de Manon, la chanteuse / guitariste, quelque part entre les Bangles et les Breeders, et par un batteur assez colossal ! Le set qui commence de manière presque pop, prend peu à peu de l’ampleur et de la force, jusqu’à une dernière partie littéralement majestueuse. La fosse est en ébullition – beaucoup de Sénonais ont fait le déplacement, et ils ont clairement décidé de donner des leçons de pogo et de slam aux Parisiens -, Fabio, le guitariste de Johnny Mafia, vient rejoindre le trio sur Yeah Yeah Yeah, avant que le très beau Lazy et son crescendo intense vienne mettre tout le monde d’accord : voici encore un groupe français de très, très gros calibre !
22h00 : avec Johnny Mafia, aucune ambiguïté, c’est la fête de Sens ! Onze ans d’existence déjà pour le groupe, qui en est à son troisième batteur, et a collectionné beaucoup d’amis tout au long de leur route. 45 minutes bien radicales (comme on aime !), 45 minutes que l’on a envie de qualifier de parfaites, où le quatuor aligne sans faiblir les brûlots pour le plus grand plaisir d’une salle en plein délire (des centaines de visages rayonnants autour de nous, une ambiance survoltée et pourtant bon enfant…), commencent la célébration de cette très belle histoire qu’est celle de Johnny Mafia. Il n’y a pas de vinyles à vendre au merch – Adèle aurait semble-t-il réquisitionné la totalité de la capacité de production européenne pour son nouvel album -, alors on va faire la fête ensemble sans se préoccuper du reste. Chaque chanson est alors l’occasion de faire monter sur scène amis (comme Raphaël de We Hate You Please Die qui viendra chanter Sleeping et slammer avec Théo) et anciens complices, comme le duo Clément et Bastien qu’on nous présente comme les grands inspirateurs du groupe et qui interprètent un morceau en effet tout à fait enthousiasmant…
C’est bien sympathique, mais il faut admettre que le set perd son rythme infernal, entre discours au micro et plantages amusants au moment de jouer des anciennes chansons. On est assez contents finalement quand Johnny Mafia reprend son format de quatuor, pour nous asséner un final tonitruant. 1h20 ont passé, et une partie du public quitte le navire de Petit Bain, essoré. Et heureux.
A peine a-t-on mis le pied sur le quai qu’on entend le groupe remonter sur scène pour satisfaire ses fans définitivement insatiables ! On est tenté de redescendre dans le ventre de la péniche, et puis on se dit que, quelque part, nous Parisiens, qui sommes gâtés en matière de fête, devrions plutôt laisser les Sénonais entre eux, pour qu’ils célèbrent jusqu’au bout de la nuit le triomphe de leurs enfants, de leurs frères, de leurs amis. Les Bourguignons ont le sens de la fête.
Texte et photos : Eric Debarnot