Lucie, scientifique surdouée est affligée de TOC qui la perturbent, elle se persuade qu’elle est responsable d’un suicide et d’une disparition. Pour se convaincre de son éventuelle innocence et ainsi vaincre ses TOC, elle mène l’enquête. Un roman ludique et original.
Lucie, brillante chercheuse, perd une bonne partie des crédits alloués à ses travaux sur la maladie de la pierre, du coup elle profite d’une mutation de son mari au Pays Basque pour cesser son acticité et devenir mère au foyer pour s’occuper de ses deux enfants. Mais Lucie est atteinte de troubles obsessionnels compulsifs, son cerveau hyper actif est perturbé pas son nouvel emploi du temps qui le sollicite insuffisamment, alors il fantasme en construisant des histoire abracadabrantes. Elle a perdu sa mère alors qu’elle n’avait que dix-huit ans, elle est persuadée qu’elle est indirectement responsable de cette disparition brutale. Depuis, ses TOC ont pris une nouvelle acuité, elle doit tout vérifier ce qu’elle fait, craignant qu’un oubli génère une nouvelle catastrophe, elle craint de n’avoir pas serré son frein à main, de ne pas avoir fermé la porte correctement, de n’avoir pas éteint la plaque de cuisson…
Elle craint même d’avoir renversé le cycliste ou le piéton qu’elle vient de dépasser, elle fait demi-tour pour constater qu’il est toujours bien sur la route. Une fois autre fois, elle ne voit pas dans son rétroviseur le jeune garçon qui marchait sur le bord de la route quand elle est passée à sa hauteur… Elle essaie de se persuader que ce n’est qu’un trouble de son cerveau en ébullition quand un appel lancé sur internet signalant la disparition d’un gamin qui pourrait être celui-ci. Alors, elle panique, se convainc qu’elle l’a poussé dans le ravin, essaie de se raisonner, participe aux recherches, fouine partout pour essayer de trouver des indices propres à l’innocenter mais rien n’y fait, ses troubles ne font qu’empirer. Elle doit avoir de plus en plus recours aux médicaments qu’elle a dissimulés dans son placard secret.
Ses recherches prennent de plus en plus l’allure d’une véritable enquête qu’elle conduit avec l’aide des nouveaux outils de gestion de l’information qu’elle utilise avec une grande agilité. Au cours de ses recherches, elle découvre des indices qui la ramène au décès de sa mère et qui se rapproche de plus en plus de sa quête d’information sur la disparition du jeune garçon qu’elle pense avoir poussé dans le fossé. En trouvant ce qui relierait cette disparition à ce décès, elle espère se prouver son innocence dans ces deux événements dramatiques et, ainsi, échapper à son addiction médicamenteuse.
Pauline Liétar nous plonge enquête originale où celle qui pense être la coupable mène elle-même, l’enquête. Une enquête qui, de ce fait, échappe à tous les codes habituels du polar. Texte rythmé, alerte, Manies ennemies nous entraîne page après page vers la conclusion de cette recherche inédite.
Un livre qui se lira d’une traite, aspirant le lecteur vers son dénouement. Une illustration des perturbations que subissent ceux qui sont atteints de troubles obsessionnels du comportement et de la dépendance qui les asservit de plus en plus à la médication.
Denis Billamboz