Sans surprise, le Britannique Bonobo continue d’enrichir une discographie assez linéaire, avec un 7e album à la image des précédents, proposant un assemblage équilibré entre titres planants et morceaux pour danser. Parfait pour la saison.
Les albums de Bonobo se suivent et se ressemblent plus ou moins, avec l’impression à chaque fois que le producteur anglais est resté coincé au début des années 2000. Une époque où ce style de musique mélangeant Deep House, Jazz, trip-hop et electronica ravissait nos oreilles avides de sonorités électroniques nouvelles, pour danser entre amis ou chiller dans son coin.
Depuis son premier album (Animal Magic, 2000) et ceux qui ont suivi, Bonobo a toujours gardé une forme de constance dans son style, entrainant une absence ou presque d’effet de surprise à chaque nouvelle sortie. Pourtant, le garçon laisse suffisamment de place entre deux réalisations (seulement 7 albums en 20 ans de carrière) pour laisser penser qu’il va tenter de nouvelles choses, donner des orientations nouvelles à sa musique… en vain puisque finalement, il propose peu ou prou à chaque fois une formule quasi identique.
Avec Fragments, Simon Green, toujours fidèle au label Ninja Tune, décline là encore son amour pour les musiques électroniques rêveuses et dansantes. Composé et enregistré chez lui, de l’autre côté de la Manche, en compagnie de Jamila Woods, Joji, Kadhja Bonet, Jordan Rakei, ce nouvel album qui mélange sonorité numérique et instruments traditionnels – parmi lesquels on retrouve une harpe notamment -, constituera un excellent point de départ pour un voyage mental vers les vastes horizons, vers des plages californiennes accueillantes au son par exemple de titres comme Otomo, Tides, Elysian avec quelques escales le soir dans les clubs pour danser sur des morceaux tels que Shadows, Rosewood ou Closer.
Encore une fois donc, il ne faudra pas attendre de révolution majeure dans le son de Bonobo, mais simplement une continuité, une cohérence dans une œuvre assez discrète mais qui a le mérite d’entretenir une certaine nostalgie avec une production toujours aussi agréable et élégante… malgré le côté assez convenu de l’ensemble.
Pour un début d’année où les températures flirtent avec le zéro, on appréciera d’autant ces musiques « chill out » qui viendront nous réchauffer l’âme et le coeur.
Bneoit RICHARD