Premier album et totale réussite pour les quatre tourangeaux de Rank-O. Avec De novo, ils nous offrent huit titres post-punk pleins de caractère et aux influences diverses. Brutal, jouissif, extravagant et ludique à la fois !
On le confirme, l’ère est bien au post-punk ! Alors qu’un nouveau groupe arrive chaque semaine ou presque outre-manche, alors que le son Rock tente de trouver un nouveau souffle avec cette ribambelle de groupes venus tous crier leur rage sur des albums toniques et politiques, dans une veine plus ou mois expérimentale selon les cas, en France on a aussi de valeureux représentants qui ont eux aussi de sacrées qualités à l’image de Rank-O, groupe tourangeau dont le style séduit immédiatement.
Rank-O office dans un registre post-punk auquel on aurait ajouté un peu de math-rock, de Noise-rock, d’Indus et de coldwave et aussi surtout pas mal de folie à en juger par l’écoute de leur premier album De novo. Car Boris Rosenfeld, Camille Pierron, Antoine Hefti et François Rosenfeld n’ont finalement pas grand chose à envier à leurs confrères anglais ou américains. Comme Idles et compagnie, Rank-O montre énormément de caractère, d’extravagance et d’originalité dans des morceaux qui ont été rodés sur scène pendant quelques temps avant d’être capturés au Black Box Studio à Angers par Baptiste Mésange.
Et on imagine bien le raffut et l’énergie qui peuvent se dégager en live de morceaux tels que Gallery, le titre d’ouverture, qui donne tout de suite le ton de ce que sera l’album, avec ce mélange de mélodies, de chant en chœurs vigoureux, de rythmes martelés, de guitares stridentes… comme une sorte d’alliage entre Devo, Talking Heads, Jusus Lizzard et Sonic Youth. Plus loin, Humans fait déjà figure de single et donne à l’auditeur une furieuse et frénétique envie de danser. Et puis, on se rendra compte aussi que le groupe comporte plusieurs niveau de jeu et sait mettre aussi la pédale douce, officier dans un registre plus pop avec par exemple Cold Rush ou Cent Mille – le seul titre en français du disque – , ou encore avec le festif Cheetah en guise de final… mais tout en gardant sans cesse cette énergie, cette folie douce qui sert de fil rouge tout au long du disque.
Bref, Rank-O, ’est du brutal, c’est jouissif, extravagant et ludique à la fois. On s’en prend plein les esgourdes sans jamais avoir l’impression de redite ; mieux que ça, on a envie d’y revenir sitôt le dernier titre terminé !
Album varié, entêtant, qui ne vous laisse pas une seconde de répit, De novo confirme le potentiel du groupe tourangeau pour s’imposer sur la scène française après un très bon EP 5 titres paru en 2019.
Benoit RICHARD