Pour son 5e roman, Julia Deck imagine une histoire rocambolesque autour d’une vieille gloire du cinéma français. Un récit entre fiction et réalité dans lequel elle s’amuse avec les genre : parodie, comédie policière, satire sociale… le tout avec pas mal d’ironie.
On apprécie depuis quelques années le talent de Julia Deck pour imaginer des histoires avec des personnages un peu barrés, dans des situations plus ou moins rocambolesque. C’est encore le cas cette fois avec Monument national, un roman dans lequel elle met en scène une galerie de personnages hétéroclites dans un château des Yvelines où vit une vieille gloire du cinéma français nommé Serge Langlois, aux côtés de sa troisième épouse Ambre, ancienne miss, et de leur fille d’origine asiatique et d’une grande sœur vivant à Los Angeles.
Toute ressemblance avec la vie de la défunte star du rock Johnny Hallyday n’est évidemment que pur hasard à la lecture de ce livre qui s’amuse joyeusement à travestir la réalité.
On y découvre foule de gens plus ou moins riches, plus ou moins névrosés, entouré de nombreux amis parmi lesquels on compte les Macron. Une vie mouvementée pour tout ce petit monde… un peu trop pour notre héros national plus très en forme et porté sur la bouteille et qui va finir par y laisser sa peau.
Vue à travers les yeux de la jeune fille, cette saga familiale raconte un peu sa manière notre société actuelle (il y est question de gilets jaunes, de grèves, de Covid-19…), notre rapport au peoples, aux réseaux sociaux, ça parle aussi du mélange des genres et de la vacuité du monde.
Une farce tragi-comique qui n’épargne personne, peuplée de personnages peu ragoûtants, le tout dans un style enlevé et avec un ton bien à l’image des précédents romans de l’autrice.
Peut être moins réussi ou mois surprenant que le précédent (Propriété privée, 2019) Monument national n’en resté pas moins un courte et agréable lecture aux allures de satire sociale, à l’humour mordant et salvateur, avec une touche de polar… presque superflue.
Benoit RICHARD