Charmed Life, le best-of du projet de Neil Hannon est l’occasion de se (re)plonger dans la musique de The Divine Comedy avec une discographie so british, exemplaire et intemporelle.
Parmi les mystères de cette planète, la propension des Britanniques à pondre des merveilles mélodiques à la pelle, dans n’importe quel trou et à n’importe quel âge, reste encore à élucider. Le secret se cacherait-il dans les baked beans, boudés hors des rivages d’Albion ?
À chaque décennie ses cadors, et si l’on convoque souvent les fantômes de Blur, Pulp ou Oasis pour la promotion 90’s, c’est aller bien vite en besogne que d’oublier Neil Hannon et The Divine Comedy, toujours actifs en 2022. C’est d’ailleurs par un best-of, Charmed Life, que le Nord-Irlandais vient se rappeler aux oreilles de tous.
Projet né en 1989, juste avant l’explosion grunge, il faut attendre la sortie de Liberation, quatre ans plus tard, pour que la pop baroque de Neil Hannon se taille une place dans le paysage musical de l’époque.
À contre-courant du rock alternatif américain comme de la Britpop pure et dure qui domine alors les charts américains et britanniques, The Divine Comedy propose des titres aux arrangements élégants, qui évoquent Burt Bacharach ou encore – et surtout – les albums solos de Scott Walker, source d’inspiration revendiquée du Nord-Irlandais.
Merveilles de pop universelle et raffinée, Liberation et Promenade (1994) ont le pouvoir de balader l’auditeur dans un univers familier, sortes de classiques instantanés dont les mélodies pourraient tout aussi bien avoir été composées dans les années 1960 qu’en cette fin de siècle.
Une Fin de siècle (1998) qui arrive après un album plus exubérant encore que les débuts (Casanova, 1996) et, littéralement, un court album sur l’amour (A Short Album About Love, 1997). Le début des années 2000 voit l’arrivée de Nigel Godrich, technicien de Radiohead, au poste de producteur, avant de se rediriger vers le mixage. C’est aussi l’arrivée du groupe sur la major Parlophone/EMI avant son éclatement, laissant Hannon, qui a toujours été l’amiral aux commandes du vaisseau, comme seul membre présent depuis les débuts.
À l’exception de Regeneration (2001), qui offre un son plus resserré et sombre, la musique se fait parfois poussive, cherchant trop la grandiloquence. Mais depuis 2010, l’auteur-compositeur a retrouvé un peu plus de fraîcheur et de légèreté. The Divine Comedy déroule, mais déroule bien.
Il en va de même sur scène où Hannon, symbole du dandysme anglo-saxon, incarne avec classe et malice l’image qu’on se fait de lui.
Alors que dire de ce best-of ? Comme tout exercice de ce type, il sera facile de souligner les lacunes (The Summerhouse ?) ou les titres qui n’y ont pas leur place (The Certainty of Chance). Mais globalement, il est difficile de mal tomber et les inusables sont bien présents, de Something For The Weekend à Bad Ambassador, en passant par l’hymne absolu du groupe : Tonight We Fly. Neil Hannon y présente aussi un titre inédit, The Best Mistakes, un peu facile et oubliable, surtout au milieu d’un catalogue aussi solide.
Bonne introduction pour les novices, ce best-of donnera surtout envie aux amateurs de se replonger dans l’œuvre de Neil Hannon, quitte à acheter une place pour sa tournée extensive dans l’Hexagone.
Maxime Meyer
Charmed Life – The Best of The Divine Comedy
Label : The Divine Comedy
Date de sortie : 4 février 2022
Tournée 2022 – Dates françaises :
13/03 : Le Bikini, Toulouse
19/03: Paloma, Nîmes
20/03: La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
21/03: Le Rocher de Palmer, Bordeaux
22/03: La Sirène, La Rochelle
24/03: Stereolux, Nantes
25/03: Le MeM, Rennes
27/03: La Laiterie, Strasbourg
29/03: Le Grand Rex, Paris
30/03: Théâtre Sébastopol, Lille