Les frères Roy et Inaki Miranda mêlent adroitement une fin du monde apocalyptique à la naissance d’une nouvelle génération de super-héros. Une révélation remarquée aux Eisner Awards.
Spécialisés dans importation et la traduction de bandes dessinées américaines, les éditions 404 comics nous présentent une histoire de super héros originale et ambitieuse. À l’image des Marvel universe, DC Universe ou du Mignola universe (Hellboy), les frères Miranda n’aspirent à rien moins qu’à créer, puis à faire vivre leur propre univers.
Dans un monde en perdition qui pourrait être le nôtre, 5000 enfants ont été choisis par de mystérieux extra-terrestres afin de sauver l’humanité. La nature pourrait être magnifique, si elle n’était pas devenue aussi dangereuse. Nous assistons à la constitution d’un groupe d’enfants « élus » mené par un vieux et intrépide guerrier. Ne vous attachez pas trop à eux, car l’histoire aura tôt fait de s’assombrir et de virer au survival. Elle semble alors hésiter entre deux grands classiques : Je suis une légende de Richard Matheson et La Route de Cormac McCarthy, soit l’alliance des zombis (renommés putrides) et de l’extinction de l’humanité, le tout au coin de la rue.
Le dessin d’Inaki Miranda est vif et précis, son découpage inventif et l’action avance très rapidement. On se bat dans la brousse, un marais, un train, puis en ville. Ne vous fiez pas à l’ambiance enfantine des premières pages, car si la jeune Tala, son petit frère Hototo et tous les gamins joufflus et joueurs semblent tirés du charmant Totoro de Hayao Miyazaki, les hommes, les putrides et un très réussi bestiaire fantastique rivalisent de cruauté. Comme à l’accoutumé, la palme reviendra à l’espèce humaine. Les personnages sont trop nombreux pour que l’on s’y attache, mais rassurez-vous, les survivants reviendront bientôt. À suivre…
Stéphane de Boysson