Avec la mini-série Alger confidentiel, Adbel Raouf Dafri et Frédéric Jardin tissent un thriller géopolitique complexe mais dans lequel on ne s’égare jamais grâce à un scenario bien ficelé et une intrigue captivante.
Un ingénieur allemand enlevé en Algérie, un policier attaché à l’ambassade d’Allemagne à Alger, une juge d’instruction algérienne, un général l’armée algérienne, un jeune marchand d’armes, un grand-père exilé en Allemagne, des terroristes algériens, des hauts fonctionnaires du gouvernement allemand, tout ce petit monde réuni dans une même histoire. Une galerie de personnages qui gravitent autour d’une affaire d’armes sensées transiter entre l’Allemagne et l’Algérie destinées à l’armée et que des hommes prévoient de détourner afin de renverser un gouvernement corrompu dirigé par le général Soudani, à l’aide de complice au sein du régime.
Pas facile au départ de s’y retrouver dans ce scénario complexe imaginé par Adbel Raouf Dafri (co-scénariste du film Un Prophète de Jacques Andiard) et Frederic Jardin, repéré il y a quelques années pour son travail sur les deux dernières saisons de Braco et sur la série Engrenages.
Beaucoup plus subtile que la série policière créée par Olivier Marchal, Alger confidentiel se présente comme un thriller politique qui raconte l’histoire de l’Algérie contemporaine. Adaptée du roman d’Oliver Bottini, cette mini série en quatre épisodes tente de montrer comment une vente d’armes peut entraîner des tensions diplomatiques entre deux pays, et soulever de nombreux enjeux économiques et politiques.
Certes, moins ambitieuse que Le bureau des légendes, qui reste la série de référence de ces dernières années, Alger confidentielle n’en reste pas une réalisation de qualité, avec un scénario plein de rythme et de rebondissements et des personnages plus ou moins complexes qui viennent s’imbriquer dans une histoire diablement bien ficelée.
Une bonne surprise donc que cette production franco-allemande sur fond d’espionnage et de tensions géopolitiques autour du régime algérien quelques temps avant la démission de Bouteflika.
Benoit RICHARD