Après Reward sorti en 2019, la chanteuse et musicienne Galloise Cate Le Bon revient en forme avec l’album Pompeii qui creuse ses obsessions, tout en présentant sa face la plus accessible.
Enregistré en pleine pandémie dans son Pays de Galles natal, le sixième album de Cate Le Bon porte un titre qui évoque la menace. Pourtant, loin de se liquéfier face à une situation catastrophique, la Galloise fait le choix de la rêverie.
Depuis quelques années, Cate Le Bon explore toujours plus en profondeur les recoins de son esprit, au point d’offrir aujourd’hui un album personnel (mais ne le sont-ils pas tous ?) et lumineux, qui semble correspondre à l’image qu’on se fait d’elle ; en tout cas celle qu’elle nous laisse deviner.
Le ton est donné dès le premier morceau, Dirt On The Bed, qui plonge l’auditeur dans son univers si particulier. Musique et chant avancent tout en décalage, soutenus par un riff de guitare lancinant et ponctués par quelques notes de saxo.
Moderation déroule une mélodie plus classique mais très efficace, avec ses guitares légères et sa basse ronde, pour un titre révélateur : Pompeii est probablement l’un de ses albums les plus accessibles, trouvant un juste équilibre entre la fantaisie et le terre à terre, entre pop et psychédélisme.
La multi-instrumentiste joue ici de tous les instruments, à l’exception de la batterie et du saxophone. Aux manettes, Samur Khouja, fidèle collaborateur, coproduit le disque aux côtés de l’artiste elle-même.
D’après Le Bon, l’un des principaux objectifs de l’album consistait à reproduire la sensibilité “mystique” d’une œuvre picturale de Tim Presley, avec qui elle collabore aussi sous le patronyme DRINKS. Accrochée dans le studio d’enregistrement de Cardiff, celle-ci se retrouve même modifiée à l’image de la chanteuse pour illustrer la pochette de Pompeii. Une touche spirituelle qui se ressent à travers l’album, surtout dans le chant.
Ce sixième disque ravira donc aussi bien les amateurs de sonorités rétros mais pas passéistes, avec sa dose de synthés et de basse soft rock/city pop, tout comme les adeptes du décalage moderniste et surréaliste à la Brigitte Fontaine.
Maxime Meyer
Cate Le Bon est à retrouver sur scène : le 28 mars à Lille, le 29 à Paris, et le 30 à Feyzin, en banlieue lyonnaise.