Adrien Durand et son collectif de musiciens à nouveau rassemblés sous l’entité Bon Voyage Organisation pour une escapade musicale aussi roborative que dépaysante, (Loin des) rivages… pour revisiter, entre autre, le jazz des années 70.
Depuis quelques années on sent un regain d’intérêt pour le jazz fusion en France et ailleurs de la part des jeunes musiciens, pour ce jazz des années 70 si foisonnant, si riche, si intense et si stimulant. Parmi ces artistes, on trouve le français Adrien Durand qui officie depuis 2015 sous le pseudo Bon Voyage organisation. En 2018, il sortait un premier album intitulé Jungle ? Quelle jungle ? sur lequel on découvrait un son Disco Pop rétro et aux accents exotiques. Deux ans plus tard, il revenait avec La course, un disque dans lequel il fusionnels jazz, krautrock, Cosmic pop et musique de films des années 70 avec toujours cette petite touche exotique si agréable.
En ce début d’année 2022, le français signe sa troisième réalisation et continue d’aller puiser dans les années 60 et 70 des influences diverses et variées pour composer des musiques toujours plus riches tant au niveau des influences que des orchestrations.
Une musique qui une fois encore trouve ses racines loin de nos grandes métropoles et qui nous convie à un voyage exotique au cœur d’une nature sauvage. Pour composer la bande-son de ce retour aux sources, Adrien Durand s’est enfermé durant cinq jours dans les studios de Jean Benoît Dunckel (Air) en compagnie de 13 musiciens. Le résultat est encore une fois bluffant d’originalité, avec un groupe qui semble prendre de plus en plus de risque dans ses compositions, qui semble ici ouvrir un peu plus encore sa musique, se donner plus de liberté si l’on non juge par l’incroyable diversité qui ressort de ces 10 nouveaux morceaux.
(Loin des) rivages est un disque de jazz sur lequel plane l’ombre de Moondog, John Coltrane (Naima), Yusef Lateef (Yuseef (Trouver le soleil en chaque jour de pluie), Pharoah Sanders mais aussi celle de grands compositeurs de musique de films (Le Sentier des Orpailleurs).
Un disque montre encore une fois tous les savoir-faire d’un garçon que l’on imagine passionné autant comme compositeur que comme mélomane. (Loin des) rivages est le genre de voyage musical vers l’Amérique du Sud (Et s‘Eveillent, Apacheta) que l’on est prêt à faire chaque jour, chaque semaine, histoire de s’éloigner un peu de ce monde anxiogène qui est le nôtre, pour rêver, prendre de la hauteur, s’extraire du quotidien pour s’enfermer dans une bulle sonore et musicale aussi confortable qu’enrichissante.
Benoit RICHARD