Malgré la comparaison évidente avec Dowtown Abbey, la nouvelle série HBO The Gilded Age s’en tire plutôt pas mal dans le portrait soigné de l’aristocratie new yorkaise de la fin du 19e siècle qu’elle nous propose.
On a tout de suite comparé The Gilded Age à la série à succès Downton Abbey et pour cause puisque c’est à Julian Fellowes qui nous propose ce divertissement produit par la chaine HBO. Une série dont la première saison nous raconte les rivalités entre les nouveaux riches et la vieille aristocratie dans le New York de la fin du XIXe siècle. On y suit notamment le parcours de deux femmes : d’une part, la jeune Marian Brook qui quitte la Pennsylvanie après la mort de son père pour s’installer avec ses vieilles tantes à New-York. Et d’autre part, celui de Peggy Scott, une jeune afro-américaine qui rêve de devenir écrivaine. Toutes deux vont être confrontées aux règles de la haute société.
L’auteur du scénario de Gosford Park nous plonge une fois de plus dans le milieu de la bourgeoisie américaine qu’il avait déjà bien évoqué dans Downton Abbey avec ici encore ces conflits, ces luttes d’influence entre bourgeois new-yorkais au moment où les États-Unis se reconstruisent après la guerre de sécession.
En pleine période de révolution industrielle, des hommes d’affaires ambitieux misent et investissent notamment sur le chemin de fer pour s’enrichir. Quant aux vieilles familles, elles regardent tout ça d’un mauvaise œil de peur que cette nouvelle bourgeoisie arrogante – représentée dans la série par l’ambitieux magnat des chemins de fer, George Russel et sa femme Bertha – viennent marcher sur leurs plates-bandes. Quant à la jeune génération, elle tente de trouver sa place dans ce monde en pleine mutation où la question raciale reste plus que jamais un enjeu de société.
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Bénéficiant une fois encore de moyens considérables, Julian Fellowes signe une production très ambitieuse, portée par une écriture soignée, des décors somptueux et une réalisation très élégante. Du côté des acteurs, la part belle est faite aux femmes avec notamment dans les rôles principaux, Louisa Jacobson et Dentée Denton mais également Christine Baranski, Cynthia Nixon qui sont toutes resplendissantes dans leur grandes robes, incarnant merveilleusement ces femmes qui se tirent la bourre pour garder leur influence sur la haute société où certaines sont prêtes à tout pour de se faire une place de choix. Une société où, il faut, pour se faire un nom, inviter tout ce que New York compte d’aristocrates fortunés lors de soirées fastueuses.
Si le suspense et la tension dramatique ne sont pas les principaux atouts de cette série, en revanche les personnages très charismatiques, les décors magnifiques des intérieurs, les dialogues ciselés et pleins d’esprit nous feront sans problème oublier la vacuité de ce petit monde bourgeois autocentré, qui semble bien loin des préoccupations du monde qui l’entoure.
Une série assez pépère donc mais qui permet de s’offrir une respiration entre deux séries plus musclées.
Benoit RICHARD