Pour le plus grand bonheur des ravers, les Djs français Kittin et The Hacker signent, avec Third Album, le retour d’une électro impeccable et intemporelle… 13 ans après leur précédent album.
Moins minimal que leur First Album paru en 2001et dont l’extrait Franck Sinatra connu un succès dans les clubs, moins électro-pop que Two, paru en 2009, ce Third Album aligne différents styles de la rave culture avec une appétence pour des sons électro vintage.
Les combinaisons sonores, jamais minimalistes, ni flamboyantes, propulsent le groove à travers des filtres d’obédiences eighties. Le duo ne renie pas le passé, l’utilise pour ce qu’il a de meilleur avec ce que le présent offre de mieux. La voix de Miss Kittin, au timbre séduisant et détaché, relaie des histoires personnelles en français ou en anglais. Aussi, Ostbahnhof offre une déambulation berlinoise sous les couleurs de néons minimalistes où des boucles et nappes synthétiques viennent percuter les rythmes électro, amorcés par l’efficace 19 en ouverture de l’album.
L’Homme à la Mode offre une redoutable téléportation 90’s acid beat à la fin homérique alors que le percutant Rétrovision et son côté aérien déplombe l’atmosphère, comme un petit tour chez le disquaire Easterbloc à Manchester. La posture plus pop de Purist se démarque par un chant mélodique et une production plus commerciale. Soyouz ferme le ban par un mix puriste d’electroclash, de breakdance, de percussions et d’un sampler distillant des signaux de fréquences émis par des cosmonautes russes.
Avec Third Album, Kittin & The Hacker pistent les traces phosphorescentes du clubbing et renouent avec les fondamentaux de la musique électronique.
Mathieu Marmillot