Chaque jour, on fait le point sur les films présentés en sélection officielle, mais aussi sur ceux sélectionnés dans les sections parallèles : Semaine de la Critique, Quinzaine des réalisateurs, Un certain regard…
On démarre avec 4 films projetés ce jeudi 19 mai 2022 : When you finish saving the World de l’acteur Jesse Eisenberg, Alma Viva de Cristèle Alves Meira, La Femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov et pour finir, Tirailleurs de Mathieu Vadepied avec Omar Sy.
When you finish saving the World de Jesse Eisenberg (Semaine de la Critique)
On démarre par l’ouverture de la Semaine de la critique avec When you finish saving the World de l’acteur Jesse Eisenberg, qui réalise ici son premier film. L’immense Julian Moore et Finn Wolfhard (connu pour son rôle principal dans Stranger Things et qui ici a enfin une coupe de cheveux décente) y composent un duo mère/fils très sensible, perdus dans leurs préoccupations respectives et le désir souvent maladroit de vouloir bien faire les choses. Une très touchante réussite, tant par la direction des acteurs qu’une réalisation délicate et jamais poseuse.
Alma Viva, de Cristèle Alves Meira (Semaine de la Critique)
Il s’agit d’un premier film très familial où la réalisatrice Cristèle Alves Meira fait jouer sa fille, impressionnante d’authenticité. Dans cette histoire de deuil qui semble sortir d’un autre âge, la sorcellerie s’invite dans les règlements de compte d’une famille, et une enfant pose un regard intense sur un monde en train de se défaire, tandis que ses dons ancestraux viennent donner une réalité violente aux conflits alentours. Le film est doté d’une superbe photo et déconcerte souvent par son mélange de ton, de la chronique familiale au western en passant par le burlesque et quelques incursions fantastiques.
La Femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov (Compétition officielle)
Premier gros morceau du Festival en compétition officielle, La Femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrenniko, le très remarqué ces dernières années avec la merveille rock Leto et l’halluciné Fièvre de Petrov, le réalisateur russe désormais en exil poursuit son exploration des sentiments passionnés et de la dérive vers l’aliénation. On peine cependant à retrouver la fébrilité des précédents opus, la très longue première partie s’enlisant dans une reconstitution historique assez linéaire et pesante. Si les dernières séquences attestent d’une virtuosité intacte, l’ensemble souffre de déséquilibres et de pesanteurs, et frustre encore davantage quant à sa musique très académique s’offrant l’outrecuidance de ne jamais explorer celle du génial compositeur.
Tirailleurs de Mathieu Vadepied (Un Certain Regard)
Tirailleurs de Mathieu Vadepied, produit par Omar Sy qui y joue le rôle principal. Le film revient sur le sort des soldats arrachés à leur Afrique natale pour venir nourrir la chair à canon du front français. Resserré autour du lien père-fils, le récit ne démérite pas lorsqu’il dissèque les rapports hiérarchiques et le processus d’assimilation et d’alinéation des individus. Mais l’ensemble reste assez scolaire et se limite surtout à une nouvelle déclinaison sur l’héroïsme en temps de guerre, au risque de passer un peu â côté de son véritable sujet.
Plus de détails sur le Journal du festivalier du Sergent Pepper