[Cannes 2022] les films du jour, épisode 3 : Un beau matin, Corsage, Boy From Heaven…

Notre chroniquer évoque quatre films présentés ce vendredi 20 mai à Cannes…où il sera question d’une lutte de pouvoir chez les imams, d’une chronique familiale, de la vie d’impératrice et d’une enquête ténébreuse…

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Un beau matin, de Mia Hansen-Løve (Quinzaine des réalisateurs)

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La matinée commence en Quinzaine avec Un beau matin de Mia Hansen-Løve, en compétition officielle l’année dernière avec Bergman Island. La jolie distribution (Léa SeydouxNicole GarciaPascal Greggory et Melvil Poupaud) peine à donner du souffle à un scénario en mode mineur, où il sera question d’affronter la démence progressive d’un père et la tentative d’une reconstruction sentimentale de la fille. La mise en scène assez plate ne transcende jamais des situations convenues et répétitives (allées et venues du mari avec sa maitresse, témoignage du père sur ses symptômes progressifs) en dépit de quelques scènes collectives matinée d’un comique attendrissant. Dans le même registre, on est à cent coudées en dessous du poignant Armageddon Time de James Gray projeté hier en compétition officielle. Mais mille au dessus du Tout s’est bien passé de François Ozon qui avait les mêmes honneurs l’année dernière…

Corsage, de Marie Kreutzer (Un Certain Regard)

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Pas de course sur la Croisette pour rejoindre en Un Certain Regard la projection de Corsagede l’Autrichienne Marie Kreutzer. La réalisatrice y filme les affres du pouvoir et du protocole pour l’impératrice Elisabeth d’Autriche, jusqu’ici connue au cinéma par la saga Sissi. On retrouve donc les thématiques déjà abordées par Pablo Larraín dans son Jackie et surtout le récent Spencer, à savoir le portrait d’une femme bridée et dérivant lentement dans l’aliénation. à la fois austère et lyrique, Corsage trouve une tonalité pertinente et confirme, si besoin était, que Vicky Krieps est impériale dans chacun de ses rôles. (A partir du 14 décembre 2022 en salle)

Boy From Heaven, de Tarik Saleh (Compétition officielle)

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On reste dans les arcanes du pouvoir, mais pour un regard bien moins féminin puisqu’il s’agit d’investir une université islamique du Caire, dans Boy From Heaven de Tarik Saleh. Après le retentissement de son précédent film Le Caire Confidentiel, le réalisateur de nationalité suédoise livre un thriller non dénué de certaines facilités d’écriture, mais qui dessine avec force une angoisse croissante face aux alliances toxique de la religion et du pouvoir. Les fascinants plans d’ensemble soulignent la magnificence ordonnée des lieux de prestige se transformant progressivement en mâchoires à broyer les individus. (A partir du 9 novembre 2022 en salle)

La Nuit du 12, de Dominik Moll (Cannes Première)

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après le très bon Seules les bêtes en 2019, Dominik Moll fait son retour dans la section Cannes Première. Un film d’enquête déceptif, qui raconte les désillusions des policiers et la manière dont ils font face à l’opacité du mal. C’est surtout un film sur le rapport à l’autre, et l’incapacité, pour ceux qui voudraient réparer le monde, à comprendre la manière dont il tourne. Une belle réussite. (A partir du 13 juillet 2022 en salle)

Plus de détails sur le Journal du festivalier du Sergent Pepper.