Avec la désormais célèbre Lola Frichet à la basse, Cosse est bien placé pour sortir du peloton des meilleurs groupes post-punk français. Et ce d’autant que leur musique est bien moins évidente que cette étiquette passe-partout le laisse supposer… Leur 5+5 permet de faire le point sur leurs influences…
Des références plutôt pointues, dans le post-rock d’avant-garde, et dans la musique expérimentale pas la plus aimable, laisseraient penser que Cosse est un groupe cérébral et… compliqué. La réalité de leurs prestations scéniques est que le niveau émotionnel de leur musique est élevé, derrière sa violence et sa singularité. On a hâte d’écouter le premier album du groupe. Et en attendant, on se plonge dans leur 5+5…
5 disques du moment :
Black Midi – Schlagenheim (Rough Trade – 2019)
Cet album ne peut que marquer les esprits, ils font la synthèse des dernières 5 décennies de rock. C’est une musique maximaliste grouillant d’idées parfois farfelues et pas toujours facile à écouter, mais il y a une liberté et une qualité de jeu qu’on ne peut que saluer.
Tropical Fuck Storm – A Laughing Death in Meatspace (Joyful Noise Recordings – 2018)
Ils portent très bien leur nom… On a l’impression d’une tornade de son qui suit la voix vitriolée du chanteur. Ça peut paraître chaotique comme ça, mais c’est là que le côté tropical intervient, c’est chaud et détendu. Ça nous touche, et ça fait plaisir de voir autant de filles dans un groupe.
Neighbours Burning Neighbours – Softly/Grace
Pour l’instant ils n’ont sorti qu’un deux titres. Ce sont des amis, c’est eux qui nous ont présenté Floyd qui a enregistré notre dernier album. On adore leur son et ils manquent sincèrement à être connus ! Il y a aussi une belle parité dans le groupe. A écouter encore et encore…
Town Portal – Of Violence (Small Pond Recordings – 2019)
Découvert en concert, c’était la grosse claque. C’est du Math Rock danois et ça envoie !
Gilla Band – The Talkies (Rough Trade – 2019)
Ce groupe réinvente le rock et tout particulièrement avec cet album, qui a été enregistré d’une manière très particulière. Leur approche du son et de l’écriture nous hypnotise et nous enivre. Ça donne envie de crier et de danser en même temps. C’est très fascinant ce qu’ils font.
5 disques de chevet :
Slint – Spiderland (Touch and Go Records – 1991)
On nous a souvent rapprochés de Slint, on est flattés parce que c’est un groupe culte qu’on aime beaucoup, mais on ,e comprend pas vraiment pourquoi on nous en parle autant ! Peu importe, c’est en essayant de rejouer un morceau de Spiderland que Nils à fini par désaccorder sa guitare (il était sûr qu’ils avaient un accordage à eux, alors que c’est pas le cas…) Et c’est avec cet accordage qu’on a composé les trois quart des morceaux de Cosse.
The Slits – Cut (Island Records – 1979)
Une énergie de dingue et une liberté dans le chant qu’on pense inégalée, égérie du mouvement riot girl. Cut te donne l’impression d’avoir assisté à l’enregistrement tellement tu ressens l’énergie quand tu écoutes l’album. Tu sens une certaine insouciance aussi, et c’est tellement rare, c’est comme si elles avaient enregistré sans aucune ambition autre que de se marrer.
Earth – Angels of Darkness, Demons of Light 1 (Southern Lord Recordings – 2011)
Pour ce jusqu’au boutisme et cet amour du son, on te salue Dylan !
Robert Wyatt – Shleep (Domino Recording – 1997)
Parce que ça fait chialer tellement c’est beau, et parce qu’il y a une narration de dingue dans cet album.
Don Caballero – What Burns Never Returns (Touch and Go Records – 1998)
Quand les rôles s’inversent et que la batterie prend la place des guitares. Leur langage rythmique nous a beaucoup inspirés, et nous a montré qu’on pouvait donner envie de danser aux gens avec du 5 temps !