Simon Hureau a suivi les traces de Max, un jeune marseillais parti faire sa vie dans un petit village du Groenland. Il nous livre le récit de cette aventure hors du commun dans une bande dessinée captivante et éclairante.
Alors qu’il se prépare à s’engager comme médecin aux armées, Max se découvre tout à coup une passion pour le Groenland et pour la vie de chasseur arctique. Son rêve de tout quitter pour aller vivre parmi les paysages les plus beaux au monde va se concrétiser rapidement. Le garçon décide alors de quitter Marseille avec le strict minimum et le voilà parti pour s’installer à Tiniteqilaaq, un village de 80 habitants, au bord du fjord de Sermilik, sur la côte ouest du Groenland. Évidemment l’adaptation ne se fait pas sans difficulté. Le climat est redoutable, l’apprentissage de la langue compliqué, les dangers de la nature sont quasi quotidiens. Il faudra donc un Max beaucoup de patience afin de s’acclimater à sa nouvelle vie de chausseur. Mais Max tient bon. Il se mariera à une Groenlandaise et finira même par endosser, en plus, le costume d’instituteur pour les jeunes du village.
Après l’Oasis, bande dessinée dans laquelle Simon Hureau nous racontait son expérience de jardinier novice, cette fois changement de décor radical avec Sermilik. Un récit passionnant sur la vie de Max Audibert, un garçon qu’il a suivi dans son parcours pour le moins singulier, afin de raconter comment un petit Français comme vous et moi va tenter l’aventure du Grand Nord.
Au fil des pages, on découvrira comment, à force de courage, de volonté et d’amour pour son nouveau milieu, Max va réussir à s’acclimater, à maitriser la conduite de traîneau, la navigation en kayak, à devenir un chasseur très habile, un « inuit blanc » qui va finir par obtenir la reconnaissance et le respect de ses pairs.
Dans son style très doux, si caractéristique, Simon Hureau nous raconte cette folle aventure à travers des planches lumineuses, très confortables, avec son trait ligne claire, ses couleurs chatoyantes, de très belles nuances de bleu pour donner vie à ces paysages glacés, au village, aux hommes et au animaux qui y vivent. Il nous fait vivre comme si nous y étions l’existence dans ce petit bout du monde, bien loin de nos civilisations occidentales, avec ses joies, ses drames, ses dangers, où chacun se connaît, et ou règne une grande solidarité.
L’auteur de Colombe et la horde donne aussi la parole aux oiseaux, aux chiens mais également à une peau d’ours et un crâne de phoque pour ajouter une touche d’humour décalé à ce récit initiatique, ponctué de nombreuses péripéties et anecdotes, qui constituera un moment de lecture très enrichissant.
Benoit RICHARD