Série à succès aux Etats-Unis, Yellowstone a débarqué en France sur Salto puis sur TMC pour nous faire découvrir les aventures de la famille Dutton avec à sa tête un homme prêt à tout pour défendre sa terre et sa famille. Un western moderne haletant dans une première saison réussie !
Bizarrement, c’est avec quelques années de retard qu’arrive sur nos écrans français la série américaine Yellowstone. Une série à succès de l’autre côté de l’Atlantique, avec des scores qui font presque aussi bien que les dernières saisons de The Walking Dead ou de Game of Thrones, dans laquelle on retrouve Kevin Costner en tête d’affiche.
Yellowstone raconte dans sa première saison la guerre qui oppose la famille de John Dutton, qui possède le plus grand ranch des États-Unis, au chef de la réserve indienne de Yellowstone (Gil Birmingham), mais également à Dan Jenkins (Danny Huston) un promoteur immobilier qui spécule sur les terres avoisinantes afin de construire des hôtels et un casino autour du ranch de Yellowstone.
Sur le ton du western moderne, cette série en mode soap rappelle à la fois Succession et Dallas – les plus anciens se souviennent encore combien cette série a marqué les années 80 – , Yellowstone impressionne dès le premier épisode (1h30) par la qualité de son écriture et de son interprétation.
Dans ce coin reculé de l’Amérique, dans des espaces arides et sauvage, entourés de montagnes, vivent des hommes, éleveurs de chevaux, propriétaires de troupeaux de bovins, qui évoluent dans un monde basé sur la tradition et la possession de terres qu’ils se transmettent de génération en génération. John Dutton / Kevin Costner, le père, qui dirige le ranch d’une main de fer, incarne parfaitement ce mode de vie « à l’ancienne ».
Yellowstone est donc une série qui parle d’une certaine Amérique contemporaine, celle dont on parle pas à la télé, qui a bien du mal de se situer entre tradition et modernité mais qui reste indéfectiblement attachée à ses valeurs fondatrices que sont la famille et la propriété. À ce titre, la série n’épargne personne, montrant tous ses personnages, et notamment les membres de la famille Dutton, sous des angles très différents, remplis de failles, qui semblent sans cesse chasser leurs démons, mais qui sont prêts à tout pour sauver le ranch et l’honneur de la famille.
La série parle également de la place des amérindiens dans la société d’aujourd’hui, notamment dans ces états du Nord de l’Amérique où ils sont encore bien représentés, tentant à leur manière de préserver leurs droits, leurs terres et leurs traditions, n’hésitant parfois à se mettre au même niveau que les blancs, dans un monde où chacun agit, s’il faut, selon ses propres lois afin de préserver sa souveraineté.
Voilà une série haletante, dans laquelle on s’ennuie pas une seconde, où la tension monte crescendo au fil des épisodes, avec des scénaristes qui ont pris le soin de développer des intrigues secondaires mais toutes assez subtilement reliées à l’intrigue principale.
Du très beau travail donc de la part de Taylor Sheridan – créateur de la série et scénariste du Sicario de Denis Villeneuve – avec un casting impeccable : Kevin Costner, on l’a dit, mais également Luke Grimes dans le rôle de Kayce, fils cadet de la famille, vétéran et marié à une amérindienne, Wes Bentley dans le rôle de Jamie, fils ainé mal-aimé, avocat et qui décide de se lancer en politique ; et enfin et surtout, Kelly Reilly, impeccable dans le rôle de Beth, seule fille du clan Dutton, une femme alcoolique, brisée par la mort de sa mère lorsqu’elle était enfant, et qui veut en découdre avec les hommes. Et tout ce petit monde va tenter de garder la tête haute face aux menaces et les malheurs qui s’abattent sur le ranch… Vite la saison 2 !
Benoit RICHARD