Second volet la nouvelle série de Bruno Heitz entre polar et chronique rurale, où il ausculte la vie secrète des habitants de la petite bourgade de Saint-Saturnin. Après le Bistrot d’Emile, bienvenue au salon de coiffure chez Tiff’Annie.
Dans le premier tome de la nouvelle série de Bruno Heitz, Les dessous de Saint-Saturnin, on a fait connaissance avec Émile, un patron de bistrot bien sympathique, qui derrière sa bonne humeur cachait quelques secrets. Dans son second tome, on rencontre Annie, une coiffeuse un peu maladroite, souvent distraite par son voisin d’en face, le cordonnier, Monsieur Piquet. Un vieux bonhomme grippe-sou et misanthrope qui passe son temps à nourrir les chats du quartier. En plus de son métier de cordonnier, il répare tout ce qui lui tombe sous la main. Pas étonnant donc que la plupart des habitants de Saint-Saturnin aillent le voir pour des réparations de toutes sortes. Mais voilà qu’un beau jour, le vieux bonhomme disparaît. Annie, sa voisine, étonnée par son absence, apprend qu’il serait peut-être parti chez son neveu en Ardèche. Le boucher de Saint-Saturnin, qui doit aller récupérer un cochon à Rioms, là où réside le neveu du vieux radin, promet d’aller se renseigner sur place où l’attendent quelques surprises…
C’est une nouvelle enquête comme seul Bruno Heitz sait en écrire qui s’offre à nous avec Tiff’Annie et c’est l’occasion pour l’auteur de l’indispensable série Un privé à la cambrousse de nous raconter avec son talent habituel la vie d’une petite bourgade de province comme on n’en fait plus.
Une chronique campagnarde doublée d’une enquête policière, pleine d’humour et de suspense, avec des personnages hauts en couleur, des dialogue savoureux… pour redécouvrir une France des années 70 bien oubliée, et des modes de vie totalement disparus ou presque.
Bref, c’est encore un régal que cette petite bande dessinée modeste et sans prétention, ce « polar rural », un genre dans lequel Bruno Heitz excelle comme personne, avec son trait simple et sans fioriture, ses personnages pittoresques, ses dialogues savoureux, pétris d’expressions comme on n’en entend plus depuis des lustres.
Vivement le prochain !