Le jeune groupe anglais Pale Blue Eyes vient de signer avec Souvenirs un éclatant premier album où se bousculent indie-rock, électronique et new wave. Une des très bonnes surprises de cette année.
Fallait oser s’appeler Pale Blue Eyes, d’un titre du Velvet Underground et nommer l’album Souvenirs qui ramène à Orchestral Manoeuvres in the Dark. Et ce n’est sans doute pas un hasard. Même si à l’écoute, le trio anglais originaire de Totnes semble être plus proche de formations comme Venn ou Dry Cleaning qui partagent des sons déjà entendus durant les 80’s, et 90’s. Enregistrés dans leur propre studio, les dix titres foisonnent d’arrangements finement réfléchis.
Dès les premiers titres Globe et Tv Flicker, le ton est donné. La basse tabasse, les voix envoutent, les claviers téléportent, la guitare embaume la batterie métronomique que l’on peut confondre avec une boîte à rythmes. Alors oui, sur ces titres, retrouve-t-on des ambiances proches de Githead – projet de la chanteuse de Minimal Compact et de celui de Wire – ou Stereolab pour les voix et guitare.
Plus cool et kinky, Dr Pong, Star Vehicle et Honeybear démontrent que le trio sait aussi danser sur des grooves cool dignes des Stone Roses et s’oriente vers des contrés plus krautrock et psyché / shoegazing à grand coup d’effets non démonstratifs. Sing It Like We Used To condense tous les atouts du groupe par une pop tournoyante et virevoltante aidée à grand coup de synthés circa New Order 1981.
Alors que résonnent quatre accords qui renvoient au In Between Days de The Cure, Little Gem bouscule la face dark et opte pour une approche plus colorée grâce au chant juste parfait. Histoire de faire péter le Champagne à coup d’échos et de rythmes entrainants, Pale Blue Eyes s’éloigne de l’héritage pour mieux pourfendre les étoiles sur Under Northern Sky qui lorgne du côté space-pop à l’instar du beau Chelsea qui clôt l’album.
Mûrement réfléchi, Souvenirs tient ses promesses et s’inscrit déjà comme une des très bonnes surprises de cette année.
Mathieu Marmillot