Une jeune Américaine qui vient d’emménager dans une zone pavillonnaire va susciter la sympathie mais aussi la méfiance de Karine, la femme de Didier qui travaille dans l’aéronautique. Une série drôle, originale et charmante à découvrir sur OCS !
OCS continue de nous surprendre avec ses petites séries au format court (Irresponsable, Jeune et Golri, Platonique…), avec toujours une certaine tendresse pour les années 80 comme c’était le cas déjà avec 3615 Monique. C’est encore le cas avec Toutouyoutou, une série en 10 épisodes aux allures de comédie d’espionnage créé par Maxime Donzel, Géraldine de Margerie et David Coujard.
Nous voilà dans les années 80, à Blagnac, dans la banlieue chic de Toulouse, dans une zone pavillonnaire où habite une famille dont le mari travaille sur un projet secret dans le milieu de l’aéronautique. Un quartier familial et sans histoire dans lequel débarque du jour au lendemain, une belle et grande blonde, sportive, américaine, nommée Jane (Alexia Barlier). Avenante et pleine de charme avec son accent irrésistible, celle-ci va très vite attirer la sympathie de tout le monde et notamment de la population féminine locale qui va se laisser convaincre de participer aux cours d’aérobic que propose Jane.. à une époque où Véronique et Davina cartonnent tous les dimanches matin sur TF1.
Mais que peut bien venir faire une jeune américaine, seule dans une banlieue si tranquille?
Toutouyoutou réussit plutôt bien ce mélange assez casse-gueule entre comédie et espionnage avec un scénario très rythmé, jouant par moment sur le côté parodique du mythe de l’espion, tout en mettant beaucoup de soin dans sa reconstitution des années 80 plutôt crédible. Parallèlement, la série raconte aussi ce qu’est la vie d’une famille de français moyens durant les années Mitterrand, dans des banlieues périurbaines où les pavillons poussent comme des champignons avec autour ses écoles, ses centres de loisirs et autres MJC où les femmes, entre elles, vont pastiquer le yoga ou l’aérobic, tentant de s’émanciper, de s’extraire de leur condition de « ménagère de moins de 50 ans » comme Karine et ses copines Mapi, Naïma et les autres…
On l’aura compris, la série joue beaucoup sur les clichés et les représentations de l’époque, avec des décors et des tenues vestimentaire « so vintage », dans une France fascinée par la culture américaine qui commence à s’installer tout doucement dans nos provinces.
Une série à la fois curieuse, originale et pétillante, bénéficiant d’une bande originale que l’on jurerait d’époque – composée par Clément Doumic, Antoine Wilson et Sébastien Wolf du groupe Feu! Chatterton – mais à laquelle il manque peut-être ce petit plus pour la rendre totalement convaincante. En tout cas, une série par moment un peu loufoque, certes, moins que la série OVNI (sur Canal+) et qui devrait logiquement connaître une seconde saison 2 si l’on en juge par la dernier scène de l’ultime épisode.
Benoit RICHARD