Célestin Freinet, dont on a donné le nom à une méthode d’enseignement est sans doute l’instituteur qui a le plus révolutionné les enseignements à l’école élémentaire au cours du siècle dernier. Sophie Tardy-Joubert et Aleksi Cavaillez reviennent sur son histoire et son parcours.
Tous les enseignants connaissent le nom de Célestin Freinet. Cet instituteur qui, il y a un siècle, proposait des méthodes pédagogiques innovantes afin de permettre aux enfants de devenir acteur de leurs apprentissages, de mettre les enfants au cœur des enseignements. La scénariste Sophie Tardy-Joubert et le dessinateur Aleksi Cavaillez ont décidé de se pencher sur la vie de cet homme et de son épouse qui, le 1er octobre 1935, ont créé leur propre école.
Jeune instituteur, Célestin Freinet démarre sa carrière dans la petite commune de Bar-sur-Loup. Très vite il va mettre en place une pédagogie active, plus seulement axée autour des apprentissages purs et durs, mais une école ouverte sur l’extérieur, permettant ainsi aux élèves d’aller faire des connaissances scientifiques dans la nature, d’acquérir des compétences en mathématiques en mesurant par exemple une construction. Il sera aussi à l’origine de l’utilisation de l’imprimerie en classe par les élèves afin de publier des textes pour les diffuser en dehors de l’école.
En poste à Saint-Paul-de-Vence, Freinet doit faire face aux réticences du maire d’extrême droite de l’époque qui considère cette pédagogie révolutionnaire comme dangereuse. Freinet, connu pour ses sympathies communistes, va alors être l’objet d’accusations de toutes sortes, une cabale va être montée contre lui, au point qu’elle devra quitter son poste malgré le soutien des hautes instances de l’éducation nationale et une notoriété qui dépasse les frontière de la France. Il fondera finalement sa propre école qui sera reconnu par l’État en 1936, année de l’arrivée du Front populaire au pouvoir.
C’est un bel hommage que proposent là Sophie Tardy-Joubert et Aleksi Cavaillez à cet instituteur dont le nom résonne encore chez certains enseignants qui continuent de s’inspirer des méthodes pédagogiques de cet homme, à l’image de l’Italienne Montessori.
Dans un style relativement sobre et classique, le duo livre un récit hagiographique et intéressant par les anecdotes, les exemples proposés qui permettront de comprendre l’influence qu’a pu avoir « la méthode Freinet » au cours du siècle dernier dans les écoles de France et de Navarre.
Benoit Richard