Une femme retrouve son père et la maison familiale pour tenter de faire table rase du passé et remettre un peu d’ordre dans leur relation. Un premier roman plein de sensibilité pour Oriane Jeancourt Galignani.
C’est dans la collection « Courage », dirigée par l’écrivain et aussi homme de radio (principalement sur France Culture) Charles Dantzig que paraît le premier livre d’Oriane Jeancourt Galignani que l’on retrouve dans la sélection du Prix Fémina 2022.
L’autrice nous plonge dans une histoire familiale compliquée qui démarre au moment où Paul demande à sa fille Zélie de venir le rejoindre chez lui car les choses vont mal, à commencer par les arbres. Zélie, bien que très prise par son métier de concertiste mais également par ses occupations de mère de famille, décide malgré tout de se rendre là où vit son père, dans une maison du Val de Loire avec un grand parc… où les arbres tombent. Elle y retrouvera également son passé ainsi que quelques histoires de famille qui semblent hanter les lieux.
L’histoire est racontée du point de vue de Zélie, évoquant au fil des pages, les tourments de son histoire familiale, sa fuite à elle, les maux inavoués, le suicide de son frère, mais aussi la part d’ombre de son père au crépuscule de sa vie, qui perd peu à peu la mémoire, tout en refusant de l’admettre.
Quand l’arbre tombe est un roman assez sombre, où il est question de vieillesse, – celle des arbres bien sûr, mais aussi celle des hommes –, de solitude, d’un passé qui a laissé plein de zones d’ombre, des traces indélébiles dans les têtes et qui, encore aujourd’hui, n’en finit pas de faire souffrir.
Le style de l’autrice, très direct, nous accompagne durant les 200 pages de ce roman sans fioriture, emprunt de sensibilité et de délicatesse, dans lequel on sent toute l’importance du lieu où évoluent les personnages, cette grande maison chargée d’histoire où Zélie et son père vont tenter une difficile réconciliation pour remettre un peu d’amour dans leur relation et trouver enfin une paix intérieure, quinze ans après un drame dont personne ne s’est jamais véritablement remis.
Benoit RICHARD