5+5 = les disques préférés de James Eleganz

Accompagné de quelques pointures, James Eleganz signe avec Hotel Augusta un deuxième album de rock and roll racé, à la fois élégant, romantique et rageur. On fait plus ample connaissance avec le bonhomme à travers une sélection de 10 albums.

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Crédit Photo: Laetitia Waegel

Pour son deuxième album Hotel Augusta, James Eleganz est allé enregistrer à Berlin en compagnie de Toby Dammit (Stooges, Nick Cave and the Bad Seeds) à la production et à la batterie, Bertrand Burgalat à la basse, Geoffrey Burton (Iggy Pop, Bashung) aux guitares et Mike Watt (Stooges, Minutemen). Il en ressort 10 titres de rock légèrement épicés, et par moment très cinématographiques. Un ensemble aux allures de road-movie en cinémascope à travers les grands espaces Californiens. Et si cet album ne suffit pas, James Eleganz vous propose 10 albums en complément.

5 disques du moment :

Xiu Xiu – Oh No (2021)

J’adore le travail de Xiu Xiu depuis de nombreuses années. Le groupe polyforme mené par Jamie Stewart (à la voix inimitable) explore des territoires musicaux très différents. Xiu Xiu a notamment enregistré leur propre version de la B.O. de Twin Peaks. Pendant le confinement, ils ont sorti un disque fait de multiples collaborations. Je suis obsédé par la chanson « Rumpus Room » en duo avec Liars. Une frénétique machine à danser.

Drugdealer – Madison (2022)

Le gros crush de cet été. Cette chanson est tellement cool, le groove est parfait. Elle est vite devenue incontournable cet été lors de mes Dj Sets. Son intemporalité me parle. Elle pourrait avoir été enregistrée il y a quarante ans, trente ans, dix ans. C’est ce que je recherche dans mes albums, ne pas les inscrire dans une époque particulière.

Rita Ray – Love Ain’t the same (2021)

De la Soul estonienne imprégnée de culture américaine. J’ai dû écouter et regarder ce clip dix fois d’affilée. Derrière son masque de blonde parfaite, je trouve Rita Ray inquiétante. Derrière le satin, une Laura Palmer se cache

Gracie Horse – Run Rick Run (2021)

Si quelqu’un connait cette artiste de L.A. qu’il lève le doigt. Je suis tombé dessus en naviguant sans but sur Bandcamp.
Un bon résumé de tout ce que j’aime en ce moment. Sa voix, les arrangements. Elle a trois abonnés sur Youtube. Le talent ne se calcule en nombre de clics

Jason Isbell with the 400 Unit – Reunions (2021)

La nouvelle scène de Nashville est quasiment inconnue en France comme la Country de manière plus générale. Jason Isbell est un excellent songwriter et un excellent guitariste. L’album est produit par Dave Cobb. Cet ingénieur du son a racheté le mythique studio A de RCA. Le son est dingue. La chanson « What’ve I done to help » avec Michael Kiwanuka et David Crosby qui ouvre l’album vaut 95% de la production actuelle. Un classique instantané en sept secondes. Je me damnerais pour écrire ça mais j’ai déjà vendu mon âme au diable tant de fois.

5 disques pour toujours :

The Stooges – Funhouse

Le plus grand album de l’Histoire du rock tout simplement. La sauvagerie à l’état pur. Iggy Pop est mon père musical, même si cela se s’entend pas particulièrement sur certaines de mes chansons. Sans lui, jamais je n’aurai osé monter sur scène. Désormais je travaille avec deux des musiciens de la reformation d’Iggy and the Stooges (Larry Mullins, batteur et producteur et Mike Watt, bassiste)

Gene Clark – No Other

Immense album dans tous les sens du terme. Il a coûté une fortune, a été un four critique et commercial. Gene Clark ne s’en est jamais vraiment remis. Lui qui avait créé les Byrds se voyait snober. Ses problèmes psychologiques ne l’ont pas aidé dans ses rapports avec le business de la musique. Tout mon imaginaire américain est là Pop, Rock, Folk et Country.

Nick Cave – Live from KRCW (2013)

J’ai mis longtemps à me « mettre » à Nick Cave. J’en avais une image de gothique 80’s ce qui n’est pas du tout mon truc. C’est véritablement avec ce live que j’ai plongé dans son univers. A une période de ma vie, j’ai écouté trois albums en boucle la nuit, éveillé et endormi, pendant des mois. Ils ont infusé en moi. Cette version de Higgs Boson Blues est insurpassée depuis.

Vincent Gallo – When

Le deuxième de ces albums obsessionnels. Un miracle, je ne vois pas d’autre qualificatif. Un artiste aux tréfonds de son intimité. La fragilité de sa voix, de ses textes, la simplicité de sa musique me bouleversent. Apple Girl est une des plus belles chansons d’amour. Le texte reste en suspension. Il manque un vers c’est à l’auditeur de conclure.

Dirty Beaches – Badlands

Le troisième et dernier disque de ma trilogie nocturne du milieu des 2010’s. Fait de samples (Françoise Hardy notamment) sur lesquels Alex Zhang Hungtai joue et chante. Le son est lo-fi à souhait. C’est un album hanté et sublime. Une œuvre parfaite ? Non la perfection n’existe pas. Je viens d’écouter un podcast dans lequel il faisait part lui aussi de son obsession pour l’album de Vincent Gallo. Il a joué lui aussi avec Mike Watt. J’espère pouvoir un jour collaborer aves lui.

James Eleganz – Hotel Augusta
(Label ZRP / Kuroneko) – 7 octobre 2022