Lors de son passage au Grillen à Colmar, les musiciens américains de Dummy se sont arrêtés quelques minutes au micro de BENZINEMAG pour évoquer notamment leur installation à Los Angeles, leur album à venir et leur tournée.
Forts d’un premier album Mandatory Enjoyment remarqué par la presse spécialisée, les cinq musiciens américains de Dummy sont ravis de leur tournée européenne. Joe (guitare), Nathan (chant, guitare et clavier), Emma (chant et claviers), Mark (basse) et Alex (batterie et séquenceurs) ont accepté de répondre à quelques questions. Mais avant, Joe a vérifié le contenu de Benzinemag et a parcouru la chronique de leur album, paru en octobre 2021. L’évocation de guitare kling klang et du groupe Quickspace est approuvée. On peut commencer.
Benzine : Votre installation à Los Angeles semble avoir été déterminante dans l’existence de Dummy ?
Joe : Les choses se sont mises en place lorsque Alex et moi avons quitté Baltimore pour Los Angeles, il y’a environ quatre ans. Pas dans l’objectif de rejouer dans un groupe et de rêver à faire le tour du monde, juste l’envie de bouger. Car avant, certain d’entre nous jouions dans un groupe indie. Et puis une fois posés en Californie… nous avons recommencé à composer.
Emma : Je jouais dans des groupes punks à Baltimore et je vivais en colocation avec Joe qui jouait déjà avec Nathan dans Wildhoney. Quand il a décidé de partir avec Alex à Los Angeles, je suis parti avec. Tout comme Nathan.
Joe : Je suis marié avec Alex et naturellement nous avons commencé à composer ensemble. L’amitié a autant compté chez Dummy que les affinités musicales. Et Mark, qui habite L.A, nous a rejoint.
Benzine : Quel support avez vous privilegié ?
Joe : Nous avons commencé par sortir deux cassettes que l’on trouve maintenant compilées sur un vinyle Dump Ep. Nous les avons enregistrées à la maison. Notre album Mandatory Enjoyment est sorti en 2021 en Cd et vinyle. Et un 45t est sorti en juillet 2022 sur le label Sub Pop.
Emma : Nous espérons rester chez Trouble In Mind Records pour notre prochain disque.
Benzine : Il est déjà enregistré ?
Emma : Non, certaines chansons sont composées et nous allons en jouer ce soir.
Joe : Ce n’est pas évident car nous sommes souvent sur la route. L’année dernière on a donné 120 concerts. Ce qui ne laissait pas vraiment le temps d’enregistrer.
Nathan : Nous sommes très occupés. Pour le 45t sur Sub Pop, lorsqu’ils nous ont demandé deux nouveaux titres, il a fallu les écrire et les enregistrer dans la foulée.
Benzine : Existe-t-il une scène noisy-pop à Los Angeles ?
Emma : Non, pas vraiment. Il y’a énormément de groupes dont certains sont des amis, mais on ne peut pas parler de scène. Ces groupes partagent une démarche et éthique similaires mais ne font pas parti d’une scène précise.
Nathan : D’ailleurs on nous dit souvent que nous sonnons plus comme un groupe qui vient de la côte Est que de L.A. Cela provient du son du groupe et des guitares.
Joe : Ce qui est stupide en fait, car on a un coté plus psychédélique que la plupart des groupes new-yorkais auxquels on pourrait penser.
Benzine : Comment s’est déroulé l’enregistrement de l’album ?
Nathan : En fait lorsque nous avions enregistré le second EP, nous disposions de titres en rab que nous avons gardés pour l’album et que nous rodions en concerts. Nous avons enregistré la moitié du disque à la maison et l’autre moitié en studio avec notre pote Joo-Joo Ashworth. il y’a peu d’improvisations, les titres étaient écrits dans leur ensemble.
Joe : Nous avions une idée précise du son qu’on voulait.
Emma : Nous ne voulions surtout pas sonner trop propre, trop produit. Il y’a trop de producteurs à L.A qui ont tendance à rendre ta musique plus aseptisée, plus commerciale plus… tout. Avec Joo-Joo, nous n’avions pas ce souci.
Joe : Le mixage est crucial et en même temps il ne faut pas que cette étape ne transforme complètement ton projet. C’est facile de rentrer chez toi, d’écouter le mix et de retourner au studio le lendemain, le modifier et passer du temps sur des détails que personne ne va remarquer. Une de mes références est le premier album du Velvet Underground qui ne sonne pas très propre mais qui est juste incroyable. Comme certains albums des Byrds.
Benzine : Ca vous dit quelque chose Rat ?
Joe : Oui, je l’utilise comme pédale de distorsion. Elle a un son assez particulier dans les aigüs.
Benzine : Comment se passe votre tournée ?
Emma : Génial, c’est la première fois qu’on joue en Europe.
Nathan : C’est comme un rêve éveillé.
Joe : 90% des concerts se passent super bien. Stockholm ou Berlin étaient sold out. Tu sais, on est un petit groupe américain et ce qui se passe, c’est juste du bonheur. On profite de ces instants ou ton art trouve écho. C’est très gratefull… dead.
Emma : Ça nous change de L.A…
Benzine : Quels sont les groupes que vous écoutez le plus ?
Nathan : Nous avons beaucoup de potes qui font de la musique, donc nous les écoutons. Tu as les Smoke Bellow qui sont aussi chez Trouble In Mind, Echo Magazine de San Francisco.
Emma : Theatre Hole de L.A, Jeol …
Benzine : On peut citer Stereolab ?
Nathan : C’est qui ?
Emma : Jamais entendu parler…
Texte et photos : Mathieu Marmillot
Entretien réalisé au Grillen de Colmar.
Merci à Franck de Hiéro Colmar.