Créée par Guillaume Perreault en 2016, la franchise canadienne a rapidement accumulé les récompenses, les traductions, et s’est vue adaptée en jeux vidéo et en série télévisée. La gloire !
Bob est postier, un bon et consciencieux postier, le meilleur des postiers de la galaxie, n’est-il pas le fameux « employé du mois depuis la nuit des temps » de la poste intergalactique ? Il aime sa tournée et sa tenue, son petit vaisseau spatial et sa rassurante routine administrative. Le courrier doit passer et être livré à temps ! Pour autant, le métier n’est pas de tout repos, les clients sont imprévisibles et les situations peuvent vite dégénérer.
Guillaume Perreaux pratique une très classique et gentiment caricaturale ligne claire. Très travaillés, ses décors et ses personnages extraterrestres fourmillent d’inventivité et les détails méritent plusieurs lectures. Curieusement, ses singuliers humanoïdes ne possèdent ni pieds, ni mains, d’ailleurs ; une scientifique « martienne », malicieusement, s’en étonne. Les enjeux sont simples : Bob doit livrer son courrier, dont un pli express, il n’a pas pris le temps de déjeuner et commence à avoir faim. Les consignes sont exigeantes, les adresses souvent imprécises et il doit penser à mettre son casque, toutes les planètes ne sont pas respirables.
Perreaux transpose notre univers quotidien, celui des bouchons automobiles et des fast-foods, des EHPAD et des cantines ouvrières, dans un univers foutraque et furieusement cosmopolite. Il parvient même à réunir Star Wars, Le Seigneur des Anneaux et Miyazaki, nos trois plus riches imaginaires partagés, en mêlant à ses aventures des éléments fantastiques, mais apaisés et apaisants, car sans conflits sérieux, tels de solides trolls mineurs de fond et de très photogéniques fantômes miyazakiens amateurs d’énigmes.
À l’image de Mortelle Adèle de Antoine Dole ou des meilleures productions de Pixar, cette série destinée aux enfants de moins 6 ans est lisible, avec plaisir, par les plus grands. Même la morale finale n’est pas désagréable à lire. De fait, l’ensemble plaira à toute la famille, une belle découverte.
Stéphane de Boysson