Sean O’Hagan, le leader des High Llamas, a compilé parmi les meilleurs titres de Philippe Auclair, alias Louis Philippe. De quoi (re)découvrir l’œuvre de l’un des plus illustres représentants hexagonaux de la Pop avec un grand P.
Pour certains, probablement la plupart d’ailleurs, Philippe Auclair est un journaliste sportif. Officiant outre-Manche, ce spécialiste du foot anglais, fan absolu d’Arsenal, commente et décortique les matchs de Premier League et écrit sur le sujet. Mais Philippe Auclair a aussi une autre vie, sous le nom de Louis Philippe.
Derrière ce patronyme royal, le Normand déroule une pop d’orfèvre, finement ciselée et d’une délicatesse remarquable. De quoi attirer l’oreille de l’empereur Sean O’Hagan. Admirateur de Louis Philippe depuis ses débuts, le patron des High Llamas compile aujourd’hui quelques-uns des meilleurs titres du Français dans le sobrement intitulé Sean O’Hagan presents: The Sunshine World of Louis Philippe.
De quoi (re)découvrir ce monde charmant, chanté en anglais comme en français, dont les compositions empruntent aux plus grandes figures du genre, aussi bien du côté britannique que de la Californie éternelle. Si on pense aux Beach Boys, aux Zombies, et autres pépites à la Burt Bacharach, la musique de Louis Philippe n’en trouve pas moins sa propre identité.
Producteur et arrangeur pour April March, Valérie Lemercier ou encore Bertrand Burgalat, le parcours musical de Philippe Auclair est pourtant resté plus confidentiel que ces derniers. Pourquoi ? C’est un mystère, comme tant d’autres dans les milieux artistiques. Culte chez les mélomanes européens et et japonais, grands amateurs de pop raffinée, l’œuvre de Louis Philippe reste injustement méconnue dans son pays natal.
Couvrant la période de 1994 à 2007, cette compilation corrigera, on l’espère, cette erreur. Elle permet d’exhumer des titres issus d’albums épuisés de longue date, certains se trouvant même édités en vinyle pour la première fois. My Favourite Part Of You, Le Voyageur, An Ordinary Girl… Les 14 chansons sélectionnées raviront les esthètes tout comme les amateurs de mélodie à fredonner pour se réchauffer l’âme à l’approche de l’hiver.
Maxime Meyer